À l'occasion de la Journée internationale des droits de l'enfant, ce lundi 20 novembre, le Collectif 69 de soutien au peuple ukrainien a voulu alerter sur la situation des enfants enlevés par la Russie. Mais ils n'étaient qu'une petite dizaine à interpeller les passants au centre-ville de Lyon.
Est-ce le choix de faire ça un jour de semaine ou est-ce parce que le conflit entre l'Ukraine et la Russie se prolonge ? Ce lundi 20 novembre, vers 12h30, c'est en petit comité qu'ils se sont retrouvés. Seulement sept membres du Collectif 69 de soutien au peuple ukrainien étaient présents rue de la République à Lyon, pour distribuer des tracts demandant "le retour immédiat des enfants ukrainiens déportés en Russie".
Quelques passants prennent le temps de s'arrêter discuter, d'autres refusent le papier et puis il y a ceux qui ont d'autres revendications : "il faut aussi parler des enfants israéliens".
"C'est en effet plus difficile de mobiliser du monde, confirme Armand Creus, membre du Collectif 69 de soutien au peuple ukrainien. Il y a la tragédie Israël-Palestine, on s'aperçoit aussi que dans l'opinion, il y a une fatigue ou que certains ne veulent pas entendre parler du conflit. Les 3000 personnes réunies place Bellecour pour l'Ukraine, c’était au début du conflit."
"À Lyon et Villeurbanne, il y a une vieille communauté ukrainienne qui est toujours mobilisée. Mais est-ce que nos concitoyens ont conscience que c'est une guerre, avec plus de 1200 kilomètres de front, 400 000 hommes mobilisés, des assauts tous les jours, des victimes civiles ?"
Mykola Cuzin, petit-fils d'Ukrainiens
19 546 enfants déportés, selon l'Ukraine
"L'opinion française a beaucoup soutenu le peuple ukrainien au début. En local, les politiques se sont tout de suite mobilisés pour accueillir les réfugiés, mais au niveau international, il a fallu plus de temps pour que les décisions soient prises", s'exaspère Mykola Cuzin, président du Comité Ukraine 33.
À l'occasion de la Journée des droits de l'enfant, les manifestants veulent mobiliser l'opinion lyonnaise sur la situation des enfants ukrainiens déportés en Russie. Avec l'espoir que le gouvernement français fasse pression sur les autorités russes, pour qu'elles permettent aux organisations humanitaires d'avoir accès à ces petits Ukrainiens. "Ce sont des enfants dont les parents étaient morts, mais aussi volés à des checkpoints, raconte Mykola Cuzin. Ils sont ensuite "rééduqués" dans des camps pour leur faire oublier l'Ukraine."
Le gouvernement ukrainien a identifié au printemps 19 546 enfants déportés, "pour nous, ce serait plutôt de l'ordre de 200 000, c'est un véritable nettoyage ethnique", précise le militant. De son côté, Moscou annonçait avoir accueilli 744 000 enfants, accompagnés ou non.
Le 17 mars dernier, la Cour pénale internationale (CPI) a émis un mandat d'arrêt contre Vladimir Poutine "présumé responsable" de crime de guerre en Ukraine, pour la déportation d'enfants de zones occupées d'Ukraine vers la Russie.