En fin d’après-midi, une manifestation à l'initiative du Comité Ukraine 33 a rassemblé plusieurs centaines de personnes entre l'hôtel de ville et l’Opéra à Lyon. Les participants souhaitaient démontrer leur soutien au peuple ukrainien face aux offensives russes qui font rage dans le pays.
C’est un cri du cœur pour les français d’origine ukrainienne. C'est aussi un cri de douleur qui traduit leur inquiétude pour leur famille, leurs amis, restés à plus 3 000 km, à Kiev, au Donbass, à Marioupol...
Environ 300 personnes se sont réunies spontanément pour montrer leur soutien au peuple ukrainien entre l'hôtel de ville et l'opéra. Un hôtel de ville pavoisé aux couleurs de l'Ukraine pour l'occasion.
Mykola Cuzin, président du Comité Ukraine 33, déplore la situation qui frappe l'Ukraine, “On a envoyé beaucoup trop tard des armes défensives qui étaient réclamées depuis des années”.
Une situation compliquée pour les familles ukrainiennes
L’intervention russe met à mal beaucoup de familles ukrainiennes venues vivre en France. “Pour moi, c’est très compliqué, j’ai ma famille là-bas, ils n’ont pas voulu venir”, explique Maryna Kumeda, cofondatrice de Lyon Ukraine.
Beaucoup de personnes sont mobilisées, drapeau ukrainien en main, elles espèrent que la paix revienne le plus vite possible.
Dans un moment empreint d'émotion, ils ont entonné l'hymne ukrainien.
Dans la foule, quelques étudiants russes. L'une d'entre eux tient un carton avec simplement deux mots : нет воине, "non à la guerre". En doctorat à Grenoble, ces étudiants ont tenu à faire le déplacement jusqu'à Lyon pour affirmer leur volonté de paix avec leurs voisins ukrainiens.
La capitale des Gaules entretient depuis longtemps un lien très fort avec l'Ukraine.
On estime que Lyon abrite la deuxième plus importante communauté ukrainienne en France après Paris, Près de 1500 ukrainiens vivent à Lyon.
Dans la région, Saint Etienne est également lié avec l’Ukraine, elle jumelée avec la ville de Lougansk située dans le Donbass depuis 1959.
Une inquiétude grandissante
Pour Guénia Cuzin, vice-présidente du comité Ukraine 33, "on peut considérer que c’est un génocide depuis 2014".
Très tourmentée par les évènements, elle a peu d’espoir concernant l'indépendance de l’Ukraine , "Dans dix ans, mon arrière petit fils n’entendra plus jamais parler de l’Ukraine", déclare-t-elle.
En attendant les prochaines décisions d’Emmanuel Macron sur la situation, Guénia Cuzin met en garde : "tout le monde a peur que monsieur Poutine sorte l’arme nucléaire car il en est capable".
Un prochain rassemblement est prévu place Bellecour à Lyon dimanche, à 15h.