L' hôpital Lyon-sud procéde actuellement à un test sur 20 patients, dont la flore intestinale a été anéantie par de lourds traitements médicamenteux, comme une chimiothérapie. Le professeur Tristan Ferry, du service des maladies infectieuses de la Croix-Rousse, était mercredi l'invité du 12-13.
Les chercheurs en parlent comme de notre deuxième cerveau. Il s'agit pourtant de notre intestin. Quel rôle joue-t-il dans notre organisme à part évacuer régulièrement, méthodiquement, les nutriments dont notre corps s'est servi et n' a plus besoin ? Justement, un rôle éminent. Les milliards de germes que notre intestin recéle ont une fonctionnalité organique et participent aux échanges naturels de notre corps. Il est maintenant établi qu'ils jouent un rôle dans les fonctions digestive, immunitaire et neurologique. Et qu'une anomalie de la flore intestinale peut-être à l'origine de certaines maladies.Les médecins des hopitaux sud de Lyon expérimentent aujourd' hui un nouveau protocole de soins sur des patients qui ont subi une lourde cure d'antibiotiques ou une sévère chimiothérapie. Leurs défenses immunitaires ont été réduites à néant et il s'agit de reconstituer au plus vite la flore intestinale qui a également disparu avec le traitement.
C'est là tout l'enjeu de cet essai clinique qui consiste à réintroduire par les voies naturelles leur "microbiote", leur propre flore intestinale qui permetta à leur organisme de refonctionner normalement. Dans un premier temps, 20 patients vont ainsi bénéficier de cette expérimentation pour vérifier les avancées de cette technique novatrice.
L' essai clinique est réalisé avec Maat Pharma, une start-up lyonnaise spécialisée dans le microbiote.
Frédéric Llop a reçu dans le 12/13 du mercredi 29 mars le professeur Tristan Ferry, chef de service adjoint au département maladies infectieuses de la Croix Rousse.