"Il avait besoin d'un rein, je me suis proposé" : contre la pénurie d'organes, la greffe entre vivants

Chaque année, 900 malades en attente de greffe décèdent faute d'organe. En France, plus de 20 000 personnes sont inscrites sur une liste d’attente. En moyenne, chaque année 5 000 à 7 000 personnes sont greffées. Pour contourner les statistiques, il est possible de recevoir un organe d'une personne vivante. C'est le choix qu'a fait Nicolas Bruyères qui a donné un rein à son frère.

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Le sourire aux lèvres, Nicolas est encore convalescent, il témoigne de son "opération". Donner un rein à son frère a été pour lui une démarche spontanée.
"Je n’ai pas réfléchi, quand on m’a dit qu’il avait besoin d'un rein, je me suis proposé tout de suite, et on a commencé faire les démarches pour vérifier la compatibilité du rein. Après, on a vérifié que je sois assez en forme, avec différents examens médicaux qui ont permis de nous assurer que j’étais en mesure de lui donner et que la compatibilité était bonne à 100 %", explique Nicolas. 

Don de rein entre vivants

La greffe de rein est une opération courante aux Hospices civils de Lyon. Mais celles effectuées à partir de donneur vivant sont plus rares. C'est une alternative au don pratiqué sur une personne décédée, méconnue du public.

"Le donneur vivant dans le cadre de la transplantation reste minoritaire. On fait un peu plus de 200 greffes par an. Dans toutes ces transplantations, Ça reste de loin la meilleure des transplantations" détaille le Professeur Sébastien Crouzet, urologue à l'hôpital Edouard Herriot de Lyon.

Pour que l'ablation du rein soit la moins invasive pour le donneur, les médecins lyonnais ont développé une technique particulière qui passe par le nombril. Deux heures plus tard, le rein est prélevé, prêt à continuer sa vie chez le receveur sans course contre la montre.

Sébastien Crouzet reprend après avoir ôté un rein à Nicolas, "on a largement 10 heures devant nous . Mais l’intérêt du donneur vivant (par rapport au donneur mort) c’est que là, le patient va attendre une 1h30 au maximum."

Des dons plus rapides

Pendant que Nicolas récupère, Sébastien, son frère qui va recevoir le rein, se prépare heureux de ce don familial. "C’était tellement extraordinaire, je ne m’y attendais pas. J’étais sur une liste d’attente de personnes décédées, du coup ça a accéléré les choses puisqu'en principe, on estime à 4 ou 5 ans une greffe de donneurs décédés, et là ça fait pour moi, un an et demi".

La technique employée par les chirurgiens lyonnais consiste à implanter le nouveau rein en parfaite santé, sans retirer ceux qui dysfonctionnent. L'organisme va réguler de lui-même. Sébastien possède donc 3 reins dont 1 tout neuf transplanté de manière optimale.

La greffe de rein à partir de donneur vivant permettrait de régler le problème de pénurie d'organe et de délais d'attente interminables pour les malades. Les deux frères, Nicolas et Sébastien vivront désormais, comme 15% de la population avec un seul rein. 

Nicolas Bruyères a donné un rein à son frère de son vivant. ©France Télévisions

Quel suivi médical?

Le donneur se dit en pleine forme, "dans un premier temps, c’est du repos, pendant minimum un mois sans forcer sans rien. Après, pendant un an, il y a des visites de contrôle. Je n'ai aucun régime alimentaire particulier, aucune restriction, si ce n’est de ne pas forcer les premiers temps pour que la cicatrisation se fasse correctement", explique Nicolas.

A noter que par défaut, nous sommes tous des donneurs, il n'y a que la volonté expressément exprimé qui interdit tous prélèvement en cas d'accident.

Revoir l'itv de Nicolas dans le journal

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