Le musée de l’imprimerie et de la communication graphique consacre une exposition à Hayao Miyazaki, jusqu'au 22 septembre 2024."Le musée ambulant, lectures de Miyazaki" revient sur 10 de ses films majeurs et propose une déambulation au gré de l’inspiration du cinéaste.
"Le voyage de Chihiro", "Mon voisin Totoro", "Princesse Mononoké", "le Chateau ambulant"... Autant de titres évocateurs du succès de Hayao Miyazaki. Le musée de l'imprimerie et de la communication graphique de Lyon consacre au mangaka japonais une exposition jusqu'au 22 septembre.
Le musée qui enregistre 40 000 visites par an, comptabilise déjà sur cette seule exposition 20 000 entrées.
Fans de films d'animation ou de manga, la longue file d'attente devant le musée témoigne de l'engouement des Français pour l'univers de Miyazaki.
Un succès manifeste
Le festival de Cannes a décerné cette année une palme d'or d'honneur au studio Ghibli d'Hayao Miyazaki. Il faut dire que l'univers singulier du scénariste réalisateur regorge de personnages hauts en couleur.
Ses œuvres fascinent, son processus créatif méritait bien d'être décortiqué, analysé.
Le réalisateur d’animation japonais adapte à l'écran une myriade de livres. Il s'inspire aussi de peintures, de lieux bien réels et de souvenirs personnels. Ses films questionnent sur l’écologie, le féminisme.
"Je suis venue exprès à Lyon pour cette exposition, explique une jeune femme devant les dessins du Japonais. Je voulais en savoir plus, car à la fin de ses films, on sent que l'on n’a peut-être pas tout saisi et on a envie d’aller plus loin." Un peu plus loin dans le parcours de l'exposition, un homme, la trentaine, décrit "entre les dessins, les paysages et la musique surtout, on peut qu’adorer."
Avec cette exposition, le musée fait un pari gagnant. En un mois et demi, le musée a déjà attiré la moitié de sa fréquentation annuelle. Un record.
"Ce qui est agréable, c’est de voir que ce sont les plus jeunes qui amènent leurs parents. Cela crée aussi des relations à des nouveaux publics qui découvrent le musée. Il y a les plus jeunes, mais aussi leur famille. Ça aussi, c’est le lien que fait Miyazaki, les relations entre les parents et leurs enfants. C’est quelque chose qu’ils ont en commun, et c’est ça qui est beau de partager" détaille Joseph Belletante, le directeur du musée de l'Imprimerie et de la Communication graphique.
Un parcours à travers les inspirations de Miyazaki
Miyazaki s’est nourri d'œuvres populaires comme le Petit Prince, les voyages de Gulliver ou encore la petite sirène, les estampes japonaises ou l'île de Yaku-Shima d'où les décors de princesse Mononoké sont inspirés.
Assis, casquette grise vissée sur la tête, Jean-Christophe Deveney, scénariste de BD, s'adresse à quelques passionnés, "le but du jeu, ce serait de faire l’équivalent d'une page ou deux de bandes dessinées… ". Pour parler d’inspiration, le musée l'a invité à animer un atelier d'écriture afin de partager avec le public ses méthodes de travail.
"J’ai l’impression que mon métier consiste plus à être capable de repérer des idées qui existent déjà dans d’autres histoires, dans la réalité, dans mon expérience, dans les histoires que me racontent les gens. Les choses sont déjà là, maintenant, il faut trouver la bonne manière de les raconter", explique-t-il.
Le musée songe déjà à exporter l’exposition, hors les murs, des petits formats de lecture de Miyazaki à retrouver dans d’autres lieux de la ville, pour l’instant tenus secrets.