Il est le premier Français de la discipline. Aurélien Giraud s'est inscrit dans l'histoire du skateboard en remportant la médaille d'or lors des championnats du monde de skateboard street aux Émirats arabes unis. Un travail de longue haleine pour le Lyonnais de 25 ans.
Il vient d'inscrire son nom dans l'histoire du skateboard. Aurélien Giraud est le premier Français à s'emparer de la médaille d'or lors de championnats du monde de skateboard street. C'était le 5 février dernier aux Émirats arabes unis.
Depuis ses 5 ans, le lyonnais s'entraîne avec acharnement sur les rampes du skatepark de Gerland. Un travail qui fait ses preuves et lance Aurélien sur le circuit professionnel de la street, discipline impliquant aux riders d'effectuer différentes figures dans une aire reproduisant le mobilier urbain.
Après le Tampa Am en Floride, le Dew Tour en Californie, les mythiques "25 marches de Lyon", l'athlète intègre la toute première Team France de l'histoire pour les Jeux olympiques à Tokyo. Il n’y décroche qu’une décevante sixième place, mais se console avec une première médaille d'or sur le Festival international des sports extrêmes à Montpellier. Ensuite couronné champion de France à Hyères fin aout 2022, il ajoute un nouveau trophée à son palmarès, celui de champion du monde.
Ça y est, vous êtes le roi de la planète skate. Est-ce que vous réalisez ?
Non, je pense que je ne réalise toujours pas. C’est beaucoup d’années de travail, beaucoup d’années de sacrifices et je suis très content d’en être arrivé là aujourd’hui. J’ai commencé à l’âge de quatre ans donc ça fait vingt bonnes années que je fais du skate et je n’avais jamais eu un tel titre. L’avoir aujourd’hui, c’est la récompense de tout ce travail.
Combien de temps avez-vous pris pour arriver à réaliser le Hard Flip qui vous a valu la première place ?
Ça dépend de plusieurs choses. C’est selon les styles de modules, la difficulté de la figure, l’amplitude… il y a plein de critères qui rentrent en jeu, mais il faut des années d’entraînement.
Qu’est-ce qui a fait que vous avez remporté l’adhésion des juges ?
Je pense qu’il y avait 80 % de mental et 20 % d’entraînement. C’est l’amplitude, la vitesse, l’exécution et surtout la stratégie qui ont bien fonctionné.
Vous êtes le premier français à décrocher un titre de champion du monde sur ce circuit. Qu’est-ce que ça change ?
Je ne sais pas si ça change grand-chose. J’espère que je ne serai pas le dernier en tout cas. J’espère que ça va aider le skate en France et que ça va pousser nos jeunes à devenir des pépites. La jeunesse qui arrive est très, très forte et c’est plaisant à voir.
Aujourd’hui, la compétition de skate est décriée par certains. Les puristes affirment que ce n’est pas compatible avec la vision stricte du sport. Qu’est-ce que vous en pensez ?
J’ai toujours le même avis. J’ai toujours été un compétiteur. Chacun a le droit d’avoir son propre avis. Il y en a qui préfèrent voir le skate dans la rue, après, j'ai toujours fait des compétitions comme beaucoup d’athlètes. Ça reste un avis qu’ils possèdent et nous, on respecte ça. On est là pour l’amour du skate dans les tous les cas.
Vous vous êtes mobilisés pour le skate à Lyon, quand en 2016, la mairie voulait en interdire la pratique Place Louis Pradel. Sept ans après, le spot est mondialement connu. Qu'est-ce que ça vous procure comme sentiment ?
On est très content que la place soit à l’heure d’aujourd’hui toujours là. Elle a été réhabilitée pour le skate. On remercie la mairie d’avoir fait cet effort-là et on en est très reconnaissant.
Lors des Jeux olympiques de 2020 à Tokyo, c'était l’entrée du skate dans la compétition internationale. Vous avez terminé 6ᵉ. Qu’est-ce que vous gardez comme souvenir ?
J’avais fait premier des qualifications. Ce n’est pas parce qu’on gagne les qualifications que c’est tout gagné. Dans ma tête, j’étais encore un peu jeune. Je n’avais pas encore toute la maturité et je pense qu’il y avait beaucoup d’excitation qui est rentrée en jeu. Peut-être un excès de confiance personnelle.
Aurélien Giraud l'a annoncé. Il y a 95 % de chances qu'il participe aux Jeux de Paris en 2024, pour y décrocher, qui sait, sa toute première médaille olympique. Et il l'espère, en or !