Le RN était présent au second tour dans 11 des 13 circonscriptions encore à pourvoir dans le Rhône. Ils n'ont finalement réussi à décrocher que deux sièges de députés. Jonathan Géry est élu dans la 8e circonscription, Tiffany Joncour dans la 13ᵉ. Paroles de militants après une soirée désenchantée à Saint-Priest.
Le Rassemblement National espérait avoir une majorité absolue. Au soir du 2ᵉ tour des élections législatives, c'était la douche froide pour les militants réunis chez l'un d'entre eux à Saint-Priest dans la périphérie de Lyon. Une importante déception même si le RN envoie deux députés du Rhône à l'Assemblée et même si son nombre d'élus augmente significativement. Les résultats des candidats à la sortie des urnes n'étaient pas à la hauteur des espoirs suscités au premier tour.
Au niveau national, le RN et ses alliés raflent 143 sièges. Le parti de Marine Le Pen et Jordan Bardella arrive en troisième position derrière le nouveau Front populaire et Ensemble. Dans le Rhône, le RN qui comptait 11 candidats au deuxième tour, dont quatre en première position, n'a réussi à envoyer que deux candidats à l'Assemblée nationale. Pour les militants RN du Rhône rassemblés dimanche soir pour célébrer la victoire, c'est une douche froide. Les visages étaient fermés, certains prédisaient un avenir sombre.
Déception et dépit des militants
"Je trouve que c'est une petite déception. Malgré cela, je pense qu'on va doubler le score, c'est déjà bien. (...) Aujourd'hui, je me rends compte que les Français ont fait un choix démocratique, c'est bien normal, mais dans les mois qui viennent, ils vont s'en mordre les doigts. Je suis très déçu pour mes enfants et mes petits-enfants et l'avenir des Français. Espérons que je me trompe. Je crois qu'on va passer de mauvais mois. On donne rendez-vous aux Français dans un an. Je pense qu'on aura une dissolution, on ne pourra pas tenir face à ces énergumènes", a prédit Michel, un militant de la 11ᵉ circonscription du Rhône. "J'ai peur pour l'avenir", a-t-il confié.
"Franchement, je le vis comme une trahison. D'un côté, je suis contente, je pense que ce sont les résultats les plus hauts jamais eut dans l'histoire du Rassemblement Nationale avec le Front National. Mais c'est vraiment une grosse déception, j'y croyais. J'en veux énormément à Macron parce qu'il a contribué à l'échec de la France. Pour moi, c'est la fin de la France, je ne sais pas comment on va s'en sortir", a déploré Amanda, une Lyonnaise de 21 ans. À l'annonce des résultats, la jeune femme avait les larmes aux yeux. Elle dit "craindre le pire".
"L'ambiance n'est pas à la fête. Un peu déçu puisqu'on n'a pas le nombre de députés annoncés par les sondages. On espérait au moins une centaine de députés supplémentaires, voire la majorité absolue. Le nombre de députés est extrêmement décevant (...) Beaucoup d'espoirs déçus ce soir", a affirmé Frédéric, un troisième sympathisant RN lyonnais dimanche soir. "Le report de voix à gauche a été très important. On s'est retrouvé seuls contre tous et ça ne nous a pas favorisés. On a fait barrage contre nous. On continue à se battre, on continue à y croire. Espérons des jours meilleurs," a-t-il conclu en quittant très tôt la soirée organisée chez un militant San-Priod.
Résultats décevants pour le RN
Le grand perdant du second tour est le Rassemblement national et ses alliés. Arrivé en tête au premier tour, le bloc d'extrême droite n'arrive finalement que troisième avec 143 sièges (notamment 125 sièges pour le RN et 17 pour ses alliés ciottistes). C'est toutefois 36 sièges supplémentaires par rapport au nombre déjà inédit de 89 députés RN à la précédente assemblée.
Le parti de Marine Le Pen et ses alliés étaient en tête au premier tour dans 258 des 501 circonscriptions encore en jeu dimanche. Mais ils ont finalement été battus dans 154 d'entre elles, à deux tiers (109) dans des circonscriptions où il y a eu un désistement entre les deux tours.