À Lyon, les véhicules les plus polluants classés Crit’Air 3 ne pourront plus circuler à partir du 1ᵉʳ janvier 2025, dans le cadre de la Zone à faible émission (ZFE). Près d'un véhicule sur quatre est concerné dans la métropole, ainsi que les deux roues. Une mesure qui vise à améliorer la qualité de l’air, mais qui risque de pénaliser les plus précaires.
Ne plus être autorisé à utiliser son véhicule, sans avoir les moyens d'en acheter un autre. C’est le casse-tête de certains automobilistes, à Lyon, alors que les véhicules Crit’Air 3 ne pourront plus circuler dans la ville à partir du 1ᵉʳ janvier 2025, dans le cadre de la Zone à faible émission (ZFE). Une mesure qui vise à améliorer la qualité de l’air en interdisant les véhicules les plus polluants.
"Comment je vais faire ?"
"J’habite à la campagne, mais je travaille à Lyon, je suis obligée d’avoir la voiture, donc je ne sais pas comment je vais faire. J’ai pensé à me garer à proximité d’un parc relais puis prendre le métro, mais les places de parking, ça risque d’être la galère", témoigne Lydie. À quelques jours de la mise en place de la mesure, elle ne sait pas encore comment elle va s’organiser.
Même son de cloche du côté de ce retraité, pour qui changer de véhicule n’est pas une option.
Je n’ai pas assez d’argent pour acheter une autre voiture. Je touche 1 000 euros de retraite. Et puis que faire de celui-ci ? L'envoyer à la casse alors qu’il roule ? Impossible de le revendre.
Habib, retraité
"Les gens n'ont pas les moyens"
Dans la Métropole de Lyon, 135 000 véhicules sont actuellement Crit’Air 3. Soit presque 1 sur 4. Des voitures principalement situées dans le sud et l’est lyonnais, des villes dans lesquelles les foyers modestes sont surreprésentés. Comme à Saint-Priest.
"Notre population concentre 30 % de ces véhicules Crit'Air 3. On est en train d’expliquer à un tiers des 50 000 habitants de la ville qu’à partir de janvier, vous ne pourrez plus utiliser vos voitures et qu’il va falloir faire autrement. Mais les gens n’ont pas tous les moyens de faire autrement", souligne Gilles Gascon, maire LR de Saint-Priest.
Des aides publiques
Du côté de la Métropole, on assure que tout est mis en place pour aider les automobilistes : dérogations pour les petits rouleurs, aides financières jusqu’à 3 000 euros, ou encore amélioration de l'offre de transports en commun.
"Il y a eu 2,5 milliards d’euros d’investissement avec Sytral mobilité, en particulier concernant l’est lyonnais, en parallèle des aides mises en place par la Métropole. On aidera tous ceux qui veulent changer de voiture. La ZFE est un moyen d'améliorer la qualité de l'air dans la Métropole", affirme Vincent Monot, conseiller métropolitain déplacements et voirie.
Plusieurs centaines de foyers ont déjà bénéficié de l’aide financière de la Métropole spécifique, un simulateur en ligne permet d'en connaître le montant.
Des sanctions prévues
Sur son site internet, la métropole rappelle le montant des amendes en cas de non-respect du port de la vignette : "68 euros pour les deux-roues motorisés, voitures particulières et véhicules utilitaires légers". La collectivité précise également que des contrôles seront réalisés par les polices municipales de chaque commune, ainsi que par la police nationale, aussi bien sur les véhicules en stationnement qu’en circulation.