Au 4e jour du procès de l'incendie mortel route de Vienne, les deux co-accusés ont dû s'expliquer à la barre devant la cour d'assises de Lyon.
"C'est un grand drame, une catastrophe, mais je n'y suis pour rien !" a déclaré Zouhaier Balbali, l'un des deux accusés présents au procès de l'incendie de la route de Vienne. L'homme qui avait investi dans la création de sa sixième boulangerie lyonnaise, a expliqué qu'il était trop tôt pour savoir si l'établissement de la route de Vienne était viable. Il dit n'avoir jamais cherché à s'en débarrasser, balayant les accusations d’escroquerie à l’assurance.
"Il n'a jamais compris pourquoi l'incendiaire avait agi de la sorte. Il est le premier à déplorer cet incendie et les conséquences dramatiques de cet incendie. Il a pu le dire devant la cour d'assises avec beaucoup d'émotion. Sa déclaration aujourd'hui était celle d'une réaffirmation franche de son innocence au regard des faits qui lui sont reprochés", a expliqué son avocate Me Katia Gabriel.
A ses côtés, son cousin et associé Zouhir Hajjam a dû également s’expliquer sur l’incendie. Les deux accusés persistent dans leurs dénégations.
"Je n'ai pas gonflé le chiffre d'affaires pour essayer d'escroquer l'assurance. Juste de mauvaises manipulations de la caisse du magasin que je ne connaissais pas", a déclaré de son côté son cousin, Zouhir Hajjam. Ce dernier tenait la boutique au quotidien.
"En réalité, il continue à dire ce qu'il a toujours dit. Il explique d'abord qu'il n'avait aucun intérêt à demander à quiconque de mettre le feu à la boulangerie : il n'avait fait aucun investissement, il n'avait aucun bénéfice à en retirer", explique Me Julien Charle, avocat de Zouhir Hajjam. "Il y a beaucoup de contradictions sur les éléments matériels pour considérer que celui pouvait être au courant de quoique ce soit", ajoute la défense.
L'audition des accusés était très attendue. Les deux hommes sont accusés d'être les commanditaires du sinistre qui a ravagé leur commerce le 9 février 2019 et décimé la famille de Julien D'Antonio, tuant sa femme enceinte de 8 mois et sa fillette de 4 ans.
Ce dernier n'a pas voulu entendre les deux hommes protester de leur innocence. Il a quitté le banc des parties civiles au moment des interrogatoires des deux accusés. Les débats doivent se poursuivre ce mercredi. Le verdict est attendu vendredi 24 février.
Avec V. Benais et S. Goldstein