Alors que les Européens sont appelés à élire leurs représentants au Parlement européen, les étudiants du programme Erasmus vivent de façon concrète l'Europe. À Rome, deux étudiantes évoquent avec nous ce que représentent ces élections.
Depuis 1987, les étudiants européens peuvent passer un ou plusieurs semestres dans des universités appartenant à d'autres pays de l'Union européenne. Le programme, EuRopean Action Scheme for the Mobility of University Students, plus simplement appelé ERASMUS, met l'accent sur l'enrichissement intellectuel des jeunes à travers différentes cultures.
Le nom est une référence directe au moine humaniste néerlandais Erasme qui a voyagé à travers l'Europe au 16e siècle.
Juliette Blanc et Maissae Sebille sont toutes deux lyonnaises. Elles passent un semestre à Rome à l'université de Sapienza. Avec cet échange, l'Europe est très concrète pour elles.
La chance de côtoyer des jeunes d'autres nationalités
Sur le campus de la Sapienza à Rome, les étudiants sont en pleine révision. Même à plusieurs milliers de kilomètres de chez elles, Juliette Blanc et Maissae Sebille, n'oublient pas que les contours politiques de l'Europe se dessinent dimanche. Ces deux étudiantes lyonnaises suivent le programme Erasmus. Après une année d’échange dans la plus grande université d’Europe, Juliette est consciente de l'opportunité que lui offre ce programme. Elle se dit heureuse d’avoir pu partager son année avec des étudiants allemands, hongrois ou encore chypriotes. " C’est une richesse de pouvoir se faire des amis, un peu partout en Europe". Juliette et sa camarade Maissae savent pour qui elles voteront ce dimanche. "J'ai donné une procuration, dit Maissae, je l’ai fait car c’est hyper-important d’aller voter."
"Chaque voix a son poids, intervient son amie. Bien que les sondages donnent l’extrême droite en tête, il y a des deuxièmes et des troisièmes et ça a son importance."
Des aspects importants du quotidien mais une assemblée nébuleuse
Sensibilisées aux questions européennes, elles se savent minoritaires et comprennent l’abstention chez les jeunes. Selon elles, l'Europe peut avoir un effet repoussoir. "Cela fait plusieurs années que tout le monde vote et il n’y a pas forcément d’avancées", indique Maissae.
Pour l’écologie, le dérèglement climatique, on vote, on vote, il y a des COP 21 qui s’organisent et il n’y a pas grand-chose qui change
Juliette, étudiante Lyonnaise en Erasmus à Rome
Après un regard complice à son amie, Juliette reprend, "pour nous, c’est important, et aussi abstrait, les deux en même temps. C’est à Bruxelles, c’est loin, c’est un peu opaque. L’Euro, l’espace Schengen et les grandes avancées de l’Union européenne, détaille-t-elle, c’est très pratique pour la vie en général mais voir la différence entre " avant l’euro et après l’euro", "avant l’espace Schengen et après l’espace Schengen" pour des gens comme nous qui avons 21 ans, c'est flou."
"Est-ce que j’aurais pu me permettre de partir à Rome, sans l'Europe ?" se questionne Maissae, "pas sûre", conclut-elle.
Parce que l'Europe a déjà un impact sur leur vie actuelle, c’est depuis l’Italie que les deux amies suivront les résultats des élections européennes dimanche. Remplies d'espoir pour l'avenir de l’écologie et des droits des femmes, elles souhaitent que ces thèmes trouvent des défenseurs au sein du prochain Parlement européen.
Propos recueillis à Rome par R.Schapira, F.Crimon et M.Huguet.