Fermé depuis 15 ans, le musée Guimet se cherche une nouvelle affectation. À son arrivée à la mairie de Lyon, la majorité écologiste avait annulé le projet d'y installer les Ateliers de la Maison de la danse. De la vente à la découpe à la création d'un espace de loisirs, cinq scenarii sont à présent sur la table, et ils divisent la municipalité.
L'adjointe à la Culture de la ville de Lyon a mis sa démission dans la balance. Nathalie Perrin-Gilbert s'oppose farouchement à la vente pure et simple de l'ancien musée Guimet, situé boulevard des Belges dans le 6ème arrondissement. Une hypothèse que la majorité à laquelle elle appartient n'exclut pourtant pas.
Jeudi 14 septembre, une réunion consacrée à l'avenir du site s'est tenue à l’initiative de Sylvain Godinot, adjoint en charge du patrimoine, rassemblant plusieurs membres de l'exécutif lyonnais. L'idée était de soumettre aux élus un "préférendum" : ils devaient noter par ordre de préférence les différentes hypothèses retenues. Elles sont au nombre de cinq :
- la création d'un espace de loisirs
- la vente au plus offrant
- un projet public-privé concerté
- la cession en réservant une partie du site à la ville pour une salle d’exposition ou autre
- la construction d'un autre équipement public (une réserve pour différents musées, par exemple)
Levée de boucliers contre la vente
Sur le fond comme sur la forme, la démarche a suscité des remous, certains élus refusant d'y participer. Parmi les plus courroucés, l'adjointe à la Culture pour qui l'ancien musée d'histoire naturelle doit rester un établissement public municipal. Elle se positionne contre la cession du bâtiment, la délégation de service public ou la signature d’un bail emphytéotique.
Pour Nathalie Perrin-Gilbert, il s'agit d'un édifice à fort potentiel pour la ville de Lyon et auquel les Lyonnais sont très attachés. "Ce patrimoine commun doit garder une vocation culturelle, comme l'a prouvé le succès rencontré par les ouvertures exceptionnelles réalisées ces dernières années, avec la Biennale d'art contemporain ou l'exposition Obey", affirme-t-elle. "C'est un lieu idéal pour accueillir des artistes, des ateliers de création, et surtout pour accueillir l'enfance et la jeunesse. Guimet peut devenir un lieu dédié à l'éducation artistique et culturelle."
Un projet enfance et culture ?
De l'autre côté du spectre politique, Pascal Blache, maire LR du 6ème, partage cette volonté de conserver le Palais Guimet. Il est favorable à un partenariat public-privé, car "il est impossible pour une collectivité locale de prendre en charge des travaux qui pourraient s'élever à plus de 30 millions d'euros", estime-t-il. "Faisons un projet de préférence avec une fondation et qui renoue avec les usages historiques : un lieu tourné vers les enfants, avec des expositions, et qui pourrait comprendre une crèche."
La mairie centrale n'a pas souhaité s'exprimer sur le fond du sujet, estimant qu'"on ne commente pas une réunion de travail."
