Le troisième syndicat d'agriculteurs passe la vitesse supérieure et se joint aux blocages de la région lyonnaise. Plus de 150 personnes sont réunies au niveau du péage de Saint-Quentin-Fallavier dans le sens Chambéry Lyon.
Après leur opération pacifique à Saint Laurent d’Agny, les agriculteurs syndiqués à la Confédération paysanne, troisième syndicat d’agriculteurs, passe à la vitesse supérieure. Les propos, c’est bien, les actions démonstratrices, c’est mieux. Depuis ce mardi matin, plus d’une centaine de manifestants bloquent le péage de Saint-Quentin-Fallavier, sur l’A43. Ils sont soutenus par des citoyens et des militants de la CGT.
Le maître-mot de la revendication du syndicat porte sur le libre-échange dont ils ne veulent plus entendre parler. La Confédération réclame la sortie de ces accords comme le CETA, un accord commercial bilatéral de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada mis en œuvre en 2017 et le Mercosur qui compte principalement quatre pays membres : Le Brésil, l'Argentine, le Paraguay et l'Uruguay.
Pour la souveraineté alimentaire
Les petites fermes, qui constituent l’essentiel du maillage des adhérents de la Confédération, réclament la montée en puissance de l’agriculture locale, la dynamisation des circuits courts, l’assurance d’une souveraineté alimentaire. Ces fermes, selon le syndicat, ont besoin d’être protégées des accords de libre-échange qui installent une concurrence féroce de la part des pays producteurs. Parallèlement à ces mesures protectionnistes, les manifestants demandent des prix protégés et plus rémunérateurs à travers des prix planchers.
La question n'est pas seulement économique, elle touche à la justice sociale : l'agriculture ne peut pas être le seul métier sans rémunération !
La Confédération paysanne
Un appel aux autres syndicats agricoles pour peser dans les négociations
Dans un courrier adressé ce lundi aux autres syndicats agricoles, la Confédération appelle à se positionner publiquement sur leur volonté de porter ensemble ces propositions d'avenir pour l'agriculture : un revenu digne qui passe par les deux revendications citées plus haut. Car c’est “ un point commun que l’on retrouve dans tous les blocages, dans toutes les colères exprimées par les agriculteurs alors que notre métier est d'utilité publique, nous ne gagnons pas toutes et tous correctement notre vie”, explique Antoine Pariset, porte-parole de la Confédération paysanne.
Première mesure : réclamer conjointement l'arrêt des accords de libre-échange et la suspension immédiate de toutes les négociations, dont l'accord avec le Mercosur, car ils mettent en concurrence les agriculteurs et agricultrices à travers le monde, et nous empêchent de nous rémunérer au juste prix.
La deuxième de ces mesures serait d'exiger ensemble l'interdiction formelle de l'achat des produits agricoles en dessous de leur prix de revient (coût de production + revenu agricole). Cette démarche doit être soutenue par une législation contraignante, efficace et contrôlée par les services de l'État.
Il s'agit enfin de mettre en place une vraie protection du revenu des agriculteurs et des agricultrices, contrairement à la loi EGALIM qui repose sur le bon vouloir des industriels. "Le revenu des paysans ne doit plus être la variable d'ajustement de l'ensemble de la chaîne agroalimentaire !”