"La douleur reste, elle ne part pas", une centaine de personnes à la marche blanche de l'incendie de Vaulx-en-Velin

Une marche blanche a lieu ce samedi 16 décembre en mémoire des victimes de l'incendie mortel du chemin des Barques à Vaulx-en-Velin. Il y a un an, dix personnes, dont quatre enfants, perdaient la vie dans l'incendie d'un immeuble.

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Plus d'une centaine de personnes se sont réunies ce samedi 16 décembre pour honorer la mémoire des victimes de l'incendie mortel de Vaulx-en-Velin. Survenu dans la nuit du 15 au 16 décembre 2022, cet incendie spectaculaire a coûté la vie à dix personnes dont quatre mineurs. Le feu était parti du hall de l'immeuble et serait d'origine humaine. Le drame avait choqué le pays tout entier.

L'association des victimes de l'incendie avait appelé à cette marche blanche. Les participants se sont donné rendez-vous devant l'hôtel de ville vers 14h30. Des ballons blancs ont été lâchés dans le ciel gris de Vaulx-en-Velin ce samedi. Une minute de silence a été observée au pied de l'immeuble. 

Le temps de l'émotion

Dans le cortège, Dina est venue rendre hommage à un de ses camarades du collège, "un garçon gentil", décédé dans l'incendie. "La douleur reste, malgré l'année passée, des enfants sont morts, on ne peut pas oublier", explique Babeth qui vit à Vaulx-en-Velin depuis cinquante ans. "Je ne pensais pas qu'on allait vivre un jour une telle tragédie", expose la Vaudaise. "Je connaissais les victimes, aujourd’hui mon cœur est avec elles". 

La foule s'est ensuite dirigée vers le chemin des Barques où a eu lieu l'incendie, à une dizaine de minutes à pied seulement de la mairie vaudaise. "Nous sommes venues en mémoire de notre tante, on représente notre famille, c'était important d'être sur place", racontent Odile et Patricia, des proches d'une des victimes. "On revit le moment, c'est très douloureux, ça ne peut pas s'oublier.", confient-elles. 

"C'était une année éprouvante, je savais que ça allait être difficile d'être ici mais je ne pensais pas que ça me remuerait à ce point.", explique Laëtitia Berriguiga, présidente de l’association des Victimes de l’incendie de Vaulx-en-Velin. "L'émotion prime, les familles sont là et j'ai l'impression qu'on n'a pas encore pris conscience du drame que l'on a vécu il y a un an". 

"On n'a pas l'impression d'être sortis de l'incendie" 

Interrogés sur l'enquête, toujours en cours, pour déterminer l'origine de ce feu, certains habitants répondent qu’"aujourd'hui, la place est à l'émotion, au souvenir et à l'hommage".

"On essaie de faire abstraction de l'enquête aujourd'hui, on a beaucoup parlé des sinistrés, aujourd'hui on veut honorer les défunts.", confirme Hedi Berriguiga. Un groupe d'une dizaine de victimes se réunit régulièrement. "Les autres, on les voit moins, c'est donc l'occasion de se réunir, tous ensemble". 

Malgré tout, un sentiment "d'injustice" règne. Un autre : que cette nuit cauchemardesque n'a jamais pris fin. "On n'a pas l'impression que l'enquête avance, on ne comprend pas tout." poursuit-il. Pour le collectif, ni la mairie ni l'Etat ne font assez. "On a dû se battre pour tout, pour trouver des aides et notamment psychologiques". 

"Je suis triste et en colère, cela fait un an, et on ne sait toujours pas qui est responsable, on ne peut pas passer à autre chose", renchérit Loulou qui habitait au 7e étage de l'immeuble. 

De son côté, l'avocat des victimes Yves Hartemann confirme la "déception" et la "tristesse" de ses clients.  "La procédure est extrêmement longue, il a fallu une année pour que des personnes soient placées en garde à vue et puis relâchées au bout de moins de 24 heures", relate l'avocat. "Avec les moyens modernes on peut savoir exactement la localisation d'une personne grâce au bornage des téléphones or aujourd'hui nous ne disposons pas de ces éléments", déplore l'avocat. "On sait depuis des années, et c'était courant ces derniers mois, que le hall d'entrée était un point de deal mais surtout un squat avec des meubles, un canapé, une TV, or personne n'a rien fait malgré les demandes répétées des habitants.", rappelle Yves Hartemann. 

Le feu est parti du canapé du hall d'entrée, un drame "qui aurait pu être évité", selon l'avocat qui pointe les "responsabilités indirectes et les négligences des pouvoirs publics" dans cette tragédie. 

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