La paille : le matériau de construction écologique de demain

La fabrication de maisons en structure bois-paille émerge depuis quelques années en France comme une alternative écologique et durable, alliant ingéniosité architecturale et respect de l’environnement. Souvent perçues comme des constructions fragiles, ces habitations offrent pourtant de nombreux avantages éco-énergétiques.

Depuis quelques années, la fabrication de maisons en bois-paille connaît un réel engouement. Ce matériau de construction offre un niveau d’isolation intéressant. Le nombre de constructions en paille augmente de 50 % chaque année. Il est plébiscité dans de nombreux projets d'éco-constructions de maisons individuelles.

Bien que la première maison en paille en France date de 1921, sa composition reste aujourd’hui inchangée. La matière première, ce sont des bottes de céréales, généralement à base de seigle, d’orge ou de blé. Une fois les bottes compressées, la paille est utilisée pour soutenir le poids du toit et des étages supérieurs, ainsi que pour former les murs extérieurs. Les bottes de paille sont empilées et maintenues en place avec une armature en bois ou en métal. Les murs sont ensuite enduits pour leur donner une finition esthétique et une protection contre les intempéries.

Un matériau isolant et résistant

Très respirant, ce matériau a également pour avantage de réguler naturellement la chaleur et l’humidité, ce qui permet de maintenir l'habitat à une température ambiante constante, de quoi réduire l'utilisation du chauffage. Cependant, lors de la construction, il est important de bien combler tous les vides avec de la paille afin d’assurer une parfaite étanchéité de la maison. 

 La fabrication de maisons en paille correspond totalement aux exigences actuelles en matière d’habitat écoresponsable. La norme RE 2020 est la nouvelle réglementation énergétique et environnementale de l’ensemble de la construction neuve. Elle impose la prise en compte de différents critères comme les consommations d’énergie, mais aussi les émissions de carbone, y compris celles liées à la phase de construction du bâtiment.

La paille offre d'excellentes performances énergétiques tout au long de l’année. Concernant la qualité de l’air, elle est classée A+ et est entièrement biodégradable.  

 Rien à voir avec la "maison des 3 petits cochons"

Malgré ses multiples qualités, certaines idées reçues peuvent freiner les gens à passer le cap de la maison en paille. Serait-elle plus sensible aux incendies et plus fragile s’il y a du vent qu’une maison traditionnelle ? Les clichés ont la vie dure. Les maisons en paille sont soumises aux mêmes règles que n’importe quelle autre habitation aussi bien en termes de solidité que de sécurité. Le règlement en la matière est défini par le “Réseau Français de la Construction en Paille” (RFCP) et l’habitation doit aussi être approuvée par “L’Agence Qualité Construction” (AQC). De plus, une fois les murs en paille enduits de terre, elle est aussi résistante au feu qu’une maison aux murs maçonnés.  

Il est également important de prendre en compte que la paille utilisée en tant que matériau n’entre pas en "concurrence" avec le besoin des éleveurs. En effet, la production céréalière française étant très importante, cette filière représente au contraire une nouvelle clientèle pour les exploitations agricoles.  

 Un investissement intéressant

La construction d'une habitation en paille représente un investissement à moindre coût puisque le prix d’une maison clés en main se situe entre 1 000€ et 1 800€ /m2 en moyenne. Il faut compter environ 500 bottes pour construire une maison. S’ajoute également le coût de la main-d’œuvre, sauf si l’on choisit l’auto-construction, qui a l'avantage d'être beaucoup plus économique, mais demande aussi plus de temps et quelques notions techniques.

En Auvergne-Rhône-Alpes, l'association Oïkos est référente sur les questions de construction et de rénovation de maisons et bâtiments issus de matériaux biosourcés comme la paille. Elle organise régulièrement des formations à destination des professionnels du secteur ainsi que des chantiers participatifs.

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