"La question, c'est comment on fait pour gagner, c'est ça ?" Les  écologistes et leur candidat Yannick Jadot se sont interrogés sur la manière de "parler aux Français" pour la présidentielle, ce vendredi 8 octobre lors de leur séminaire parlementaire à Lyon.

En légère dynamique dans les sondages, qui le donnent entre 7% et 9%, après sa désignation à la primaire de septembre, Yannick Jadot s'est projeté dans une perspective historique, dans la salle B du très institutionnel centre de congrès de la capitale des Gaules.
    

"Le 18e siècle, c'était le siècle de la raison, le 19e celui de la démocratie, le 20e celui des conquêtes sociales, le 21e sera celui de l'écologie", a-t-il scandé devant un parterre d'élus écologistes, allant des eurodéputés dont il fait partie aux maires victorieux en 2020 (dont le maire de Lyon, Grégory Doucet, et le président de la métropole de Lyon Bruno Bernard), en passant par les candidats malheureux à la primaire, présents pour l'occasion.
    

L'eurodéputé a comme d'habitude tenté de montrer que la victoire était à portée de main. Mais le maire de Grenoble Eric Piolle, battu au premier tour de la primaire, a tenu à rappeler avec humour, parlant de son propre cas, qu"'avoir la culture de la gagne ne fait pas gagner à chaque fois".
L'ancien numéro 1 des Verts et eurodéputé David Cormand a quant à lui appelé à ne pas se perdre dans les débats sémantiques, du type de celui qui a opposé l'"écologie radicale" de Sandrine Rousseau à l'"écologie des solutions" de Yannick Jadot, lors de la finale de la primaire. "Les gens sont paumés. Ils n'ont pas tant besoin de radicalité que de clarté. Nous, c'est l'écologie politique, point, pas l'écologie ceci-cela".

Et il a conclu à peu près sérieusement : "Si on fait ça, logiquement on gagne!"



Selon le sénateur nationaliste corse Paulu-Santu Parigi, allié des Verts, "Les Français ont besoin d'être rassurés sur l'identité et la sécurité, l'écologie ne peut pas s'affranchir de ces questions. Il faut qu'on leur montre que l'on s'en préoccupe et qu'on a des réponses". Un argument que la députée et ancienne ministre socialiste Delphine Batho a accueilli d'un hochement de tête approbateur, elle qui s'est vue confier par Yannick Jadot le statut de conseillère spéciale sur la "résilience", manière pudique de désigner la sécurité au sens large, notamment environnementale.
    

"La question, c'est comment on fait pour gagner, c'est ça ?", a-t-elle demandé. Livrant sa réponse, en forme d'avertissement à ceux qui voudraient faire campagne uniquement sur l'écologie positive : "Le vote d'adhésion, pour nous, c'est d'abord par la conscience de la situation d'urgence climatique. On doit être intraitables sur ces réalités et être les militants du sérieux".
L'écoféministe Sandrine Rousseau est la seule des quatre ex-principaux candidats à la primaire à ne pas avoir pris la parole à la tribune, une semaine après avoir été recadrée par le secrétaire national d'EELV Julien Bayou sur la nécessité de s'unir derrière Yannick Jadot.
 

Mais comme pour signifier que tout va bien, tous les quatre ont visité dans l'après-midi de ce vendredi 8 octobre, un logement social venant de bénéficier d'une rénovation thermique, que Yannick Jadot veut généraliser par un investissement massif de l'Etat. Quand le candidat a promis de renforcer les chèques énergie pour les plus modestes, alors que les prix du gaz et de l'électricité ont fortement augmenté, Sandrine
Rousseau, dubitative sur le montant, a demandé à un proche de Yannick Jadot, en aparté: "C'est 100 euros en plus ou 100 euros en tout ?"


Yannick Jadot a profité de l'occasion pour officialiser que Sandrine Rousseau, dans un premier temps réticente à le soutenir, était propulsée à la tête du "conseil politique", une fonction "honorifique", a souri en privé un soutien de l'économiste lilloise.
Par ailleurs, autrefois critique de la maire PS de Paris Anne Hidalgo, qu'il voulait faire battre en 2020, le candidat écologiste a refusé d'accabler celle qui, également candidate à la présidentielle, a promis cette semaine une baisse des taxes sur les carburants: "Si on veut gagner, il faut regarder devant et emmener tout le monde, (...) ma main sera toujours tendue" pour une alliance avec lui.
 

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