La Cimade interpelle la préfecture du Rhône à travers une lettre ouverte adressée à la préfète. L'association a constaté que les réfugiés et autres demandeurs d'asile étaient confrontés à des difficultés pour mener à bien leurs démarches. En cause : la complexification des formalités auprès des services de l'État.
"Depuis le printemps 2020, nous rencontrons des personnes désappointées, désemparées, voire désespérées..." C'est avec ces mots que le collectif "Bouge ta préfecture 69" entame sa lettre ouverte adressée à la préfète du Rhône.
À travers ce courrier, le collectif souhaite faire entendre la voix des migrants et autres demandeurs d'asile. Pascal Jaquin, bénévole au sein de la Cimade et membre du collectif, témoigne des plaintes émanant de personnes en situation de détresse.
Accès au numérique
"Nous sommes conscients dans les associations des dysfonctionnements qui touchent, principalement les migrants en recherche de titre de séjour, pour déposer leur demande à la préfecture", explique-t-il.
Il pointe du doigt la suppression par la préfecture de tout accès direct pour obtenir un rendez-vous. "La démarche est rendue plus complexe car il faut déposer une demande de dossier par voie numérique. Cela pose un premier problème : l'accès au numérique pour des populations en grande détresse." À cet obstacle technique, un autre plus formel se juxtapose, il est impossible de générer des demandes car cela n'a pas été prévu dans la démarche digitale.
Formulaires incompréhensibles
Pour les membres du collectif, cette procédure exclusivement digitale est inadmissible. Ils soulignent que la préfecture du Rhône est dans l'obligation de mettre en place un système complémentaire. La Cimade, qui accompagne de nombreux réfugiés et qui est cosignataire de la lettre ouverte, constate qu'une boîte aux lettres a été mise en place devant la préfecture. Elle contient deux formulaires inintelligibles, selon l'association.
Le collectif "Bouge ta préfecture" et la Cimade espèrent une réaction de la préfecture pour faciliter le dépôt des dossiers des réfugiés.
Au moment de la publication de cet article, la préfecture du Rhône sollicitée par nos soins n'avait pas encore répondu à nos sollicitations.