"Le haut potentiel intellectuel, faut-il en faire une maladie ?", question provocatrice et sujet sensible

Un enfant à haut potentiel, c'est un enfant qui a 1 QI supérieur à 130, mais c'est un peu plus compliqué dans la réalité. C'est une question d'équilibre et de perception.

Le Haut Potentiel Intellectuel (HPI) concerne 3 % des enfants. Il est défini par un QI supérieur à 130. Repérer rapidement le Haut Potentiel Intellectuel est un challenge pour les parents et les professionnels de l’enfance. L’enjeu est d’identifier les forces et les faiblesses de ces enfants pas tout à fait comme les autres, mais qui, comme les autres, sont des enfants. Et d’éviter que ces particularités ne pénalisent l’enfant HPI sur le plan familial, social et scolaire.

Parce que le Haut Potentiel est une chance, il ne faut pas surtout en faire une maladie ! En tout cas, ce sont les enfants qui sont ni mieux, ni moins bien que les autres, ils sont juste différents. Ils attendent des adultes qu'ils comprennent leurs différences et qu'ils la prennent en compte à l'école et à la maison. Le docteur Revol, pédopsychiatre, vous éclaire, et vous donne quelques clés. 

Première étape : le test de QI

Même s'ils sont très intelligents, les enfants HPI ne réussissent pas tous. On peut être à haut potentiel et être en difficulté scolaire. Souvent, c'est quand on combine le haut potentiel et une dyslexie ou le haut potentiel et un trouble d'attention. Il faut savoir le repérer.

La première chose à faire, c'est un test de QI où l'on voit tout. Mais, il n'y a pas que ça.

Petit indice : ce sont des enfants qui ont appris très vite à parler. Parfois, le langage n'est pas arrivé plus tôt que les autres, mais quand il est arrivé, il était parfait. Les HPI attendent de maîtriser la fonction, comme pour la marche d'ailleurs, avant de l'utiliser.

Des enfants en décalage

En parlant à 2 ans comme un livre, il a les moyens d'argumenter vis-à-vis de ses parents parce qu'il y a plein de choses qui le préoccupent : la mort, l'avenir, les étiquettes qui grattent, qu'il faut enlever sur les habits... Un certain nombre de choses qui font que les parents ne savent pas comment les gérer au quotidien.

Quand on les met à l'école, on pense que ça va mieux se passer, mais, ils retrouvent des problèmes sociaux parce que leurs copains ne parlent pas forcément aussi bien qu'eux ou pas le même langage et ils se sentent en décalage. Le maître-mot de l'enfant à haut potentiel - le maître risque - c'est le décalage, à repérer le plus vite possible.

Si on le repère, on va pouvoir mettre en place des aménagements aussi bien à l'école qu'à la maison : discuter, proposer un accompagnement psychologique s'il a trop de questions qui l'ennuient, ou qui l'empêchent de dormir, parce que les troubles du sommeil sont un symptôme fréquent. Une fois que l'on a mis tout ça en place, ce haut potentiel qui aurait pu être un handicap devient un atout, pour lui, mais aussi pour les autres.

La majorité des enfants à haut potentiel vont bien. C'est pour ça que ce n'est pas une maladie. Nelson Mandela disait, "en faisant scintiller notre lumière, nous offrons aux autres la possibilité d'en faire autant".

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Le Dr Olivier Revol,

Il a 64 ans et est l'auteur de nombreuses publications scientifiques concernant la précocité intellectuelle, l'hyperactivité et les difficultés scolaires.

Il dirige un service de Neuro-psychiatrie de l’enfant au CHU de Lyon. Il enseigne à l’Université Lyon 1 et milite depuis 30 ans pour que chaque enfant, quelles que soient ses compétences, découvre à l'école le plaisir d'apprendre.
Il a publié trois ouvrages chez JC Lattès : "Même pas grave ! L'échec scolaire, ça se soigne" en 2006, "J’ai un ado, mais je me soigne" en 2010, et "On se calme" en 2013. Il a co-écrit en 2019 « Les Philocognitifs » chez Odile Jacob et "100 idées pour accompagner les enfants à Haut Potentiel (Tom Pousse)" en 2021.
Il aide les parents et les professionnels à comprendre les nouveaux codes des enfants et des adolescents, avec un intérêt particulier pour les fratries d’enfants différents.

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