Pas très chaud pour se frotter aux chasseurs, le sanglier profite de corridors écologiques pour s'approcher des habitations lyonnaises. Sa population étant difficile à recenser, la préfecture lance une plateforme de signalement si vous l'observez sur la métropole de Lyon.
Comme tout cochon, le sanglier fait appel à son intelligence pour survivre. Lyon n'échappe pas à la mode internationale de ces nouveaux occupants des grandes villes. Pour mieux apprécier ce phénomène, la préfecture permet de signaler leur présence grâce à son site internet afin "de constituer un observatoire" sur la Métropole de Lyon.
Au revoir forêt !
Depuis une dizaine d'années, sangliers et marcassins investissent les villes d'Europe. Lyon n'y échappe pas. "Dans le département du Rhône, les sangliers occupaient les monts du Forez, du Beaujolais ou les Monts d'Or. Plus récemment, ils occupent les plaines jusqu'à Villefranche-sur-Saône et Belleville-en-Beaujolais" explique Antoine Herrmann, directeur de la Fédération départementale des chasseurs du Rhône et de la métropole de Lyon (FDCRML).
Récemment, un animal rôdait du côté de Tassin-la-Demi-Lune et s'est approché de la M6, provoquant plusieurs collisions à hauteur de Dardilly et Ecully. D'autres collisions, avec des trains, ont également été signalées à Rillieux-la-Pape.
Un animal intelligent
Les chasseurs qui traquent le sanglier observent son intelligence. "Il exploite les corridors écologiques comme les continuités forestières ou les talus des routes et des voies ferrées pour s'approcher des villes. Il fait le distingo entre les lieux où les hommes le chassent et ceux où ils le laissent tranquille. En zone de chasse, il est redoutable de méfiance, de discrétion et d'instinct de survie" selon Antoine Herrmann.
L'environnement urbain favorise la prolifération du sanglier
L'idée peut sembler paradoxale, mais le sanglier peut trouver l'environnement urbain agréable. Pour trouver de la quiétude, il peut trouver refuge dans des friches, au bord des routes et voies ferrées, dans des carrières et même chez des particuliers, puisque l'eau des piscines peut l'attirer. Pour se nourrir, il peut aller se nourrir dans des champs de maïs à proximité des habitations et grossir ainsi plus rapidement. Enfin, les hivers plus courts permettent aux marcassins de survivre à cette saison de l'année.
Un comptage difficile
"On peut voir une laie un jour et le lendemain, elle aura accouché d'une dizaine de petits. Cette prolifération rapide du sanglier rend son comptage difficile" explique Antoine Herrmann de la FDCRML. Raison pour laquelle la préfecture du Rhône lance une tentative de recensement. "L'objet de cette plateforme est de mieux comprendre la circulation de cet animal" explique-t-on à la préfecture du Rhône.
Si l'on en croit le proverbe créole qui dit que "le sanglier sait contre quel arbre se gratter", sa population près de nos villes peut être nombreuse.