Alors que le mouvement de grève des agents de la direction Gestion technique des bâtiments de la Ville de Lyon se poursuit, plusieurs écoles et crèches sont toujours privées de chauffage ce mardi. Pour permettre "un retour à la normale" le plus rapidement possible, la Ville annonce une réquisition des agents.
Toujours pas de chauffage dans les établissements municipaux de la ville. Alors dans une des crèches du 5ème arrondissement de Lyon, on a trouvé un système D. «Dans la section où sont les bébés, on a des convecteurs» explique la directrice de l’établissement, qui ajoute qu’ «hier, les enfants ont passé une grande partie de la journée dehors, parce que la température était plus clémente qu’à l’intérieur». Pour l’instant, le thermomètre dépasse les 14°C dans les pièces, «température minimale pour l’accueil des enfants», mais la directrice ne cache pas son inquiétude. «Si pendant le long week-end il fait plus froid, et qu’il n’y a personne pour venir chauffer, lundi on pourrait ne pas pouvoir accueillir les enfants» souffle-t-elle.
Si pendant le long week-end il fait plus froid, et qu’il n’y a personne pour venir chauffer, lundi on pourrait ne pas pouvoir accueillir les enfants
Une directrice de crèche à Lyon
Des revendications multiples
S’il n’y a pas de chauffage, c’est que depuis hier, les personnels des Ateliers spécialisés de la Direction Gestion Technique des Bâtiments de la Ville de Lyon sont en grève. Ils dénoncent des salaires trop bas. «Mon salaire est de 1550 euros nets par mois et en onze ans de Ville de Lyon je n’ai pas vu énormément mon salaire s’améliorer», déplore Laurent Cervera, plombier à la ville de Lyon.
Autre point de crispation : le sous-effectif, qui, selon la CGT «rend les conditions de travail pénibles et pénalisent les agents eux-mêmes», mais empêche aussi «la mise en sécurité des biens et des personnes» et «la gestion rigoureuse et préventive que les Lyonnaises et Lyonnais sont en droit d’attendre d’une municipalité consciente des enjeux environnementaux». Face à ces points de crispation, les grévistes revendiquent plus d’embauches, mais aussi «une hausse de leur Indemnité Forfaitaire de Sujétion et d’Expertise». «Ils réclament 200 euros de plus par mois», résume Sébastien Douillet, secrétaire générale de la CGT Ville de Lyon.
Réquisition des agents
Malgré plusieurs échanges entre la Ville et les grévistes lundi 7 et mardi 8 novembre, les agents de la Direction Gestion Technique des Bâtiments de la ville de Lyon ont décidé de maintenir le mouvement. Une décision que la Ville désapprouve. Dans un communiqué publié cet après-midi, cette dernière affirme avoir demandé aux agents «de faire preuve de responsabilité alors que les températures relevées sont particulièrement basses dans certaines classes et sections de petite enfance».
Face à la poursuite de la grève, elle annonce donc dans ce même communiqué réquisitionner les agents «sur le périmètre des crèches et des écoles». «Cette situation est inadmissible» dénonce le maire de Lyon Grégory Doucet, évoquant «un risque sérieux qui pèse sur la santé et la sécurité des enfants et des difficultés supplémentaires pour les familles». «Si tout mouvement de grève est légitime, il ne peut se faire au détriment de la santé des plus vulnérables» a-t-il ajouté dans le communiqué.
«C’est dégoutant» réagit la CGT Ville de Lyon. «On a mis le préavis de grève le 11 octobre, pendant trois semaines, personne n’est venu nous parler». A l’origine, le préavis de grève devait se prolonger jusqu’au 15 novembre prochain. La réquisition pourrait changer la donne. «On va se rencontrer avec les agents pour voir quelle suite nous allons donner aux mouvements» déclare Sébastien Douillet.