"Je suis le mois de mai" : Marina, agricultrice, pose légèrement vêtue pour le calendrier "Belles des prés" 2024

Marina est éleveuse de bovins à Messimy, dans le Rhône. Elle a repris l'exploitation familiale en août 2020. La trentenaire engagée a posé pour le calendrier "Belles des prés". Une partie de l'argent récolté par la vente sera reversée à une association d'aide aux agricultrices. Marina revient sur son expérience.

"Je suis le mois de mai", Marina pose légèrement vêtue pour un calendrier fermier "Belles des prés 2024" qui met en valeur les femmes du monde paysan, agricultrices, femmes d'agriculteurs ou encore salariées agricoles. Vêtue d'un soutien-gorge bleu, d'un chemisier léger et d'un tout petit short en jeans... Marina est bien éloignée de l'image de la paysanne d'antan.

Tenue légère et fraîcheur

La Belle des Prés, modèle d'un jour, l'avoue : "le métier de mannequin, c'est plus difficile que ce que je pensais. Pas facile de poser en petite tenue dans le froid. Il y avait pourtant un beau soleil", explique l'éleveuse du Rhône. Résultat : sur la photo, Marina arbore de belles joues rosies par le froid. Effet bonne mine garanti.

Elle a pris la pose un petit matin de mai dernier. Résultat : deux clichés du photographe Johann Baxt qui figurent sur la page du mois de mai dans le calendrier "Belles des Prés". Un cliché par quinzaine, c'est la nouveauté de l'édition 2024. Sur le premier, la jeune éleveuse de Messimy est à l'étable, fourche à la main et talons hauts, en compagnie d'une de ses bêtes. Sur le deuxième cliché, elle pose avec désinvolture entre deux bottes de foin enrubannées de bleu, symbolisant un des engagements de l'agricultrice dans la lutte contre le cancer. Pour la séance, c'est la jeune femme qui a choisi ses vêtements.

Une séance de deux heures et pas forcément une partie de plaisir à cause du froid. "Mais c'était une bonne expérience, j'ai vraiment apprécié !", assure la jeune femme. Son compagnon Rémi, un peu moins peut-être ? "Il était un peu jaloux, mais il n'a rien dit. D'autant qu'il a participé en 2012 à un calendrier des agriculteurs dans lequel il a posé sans vêtements !". Si le calendrier de monsieur a été une initiative locale, celui de madame concerne toute la France. Presque un début de célébrité. Le calendrier est en vente sur internet. D'anciens collègues de Marina l'ont acheté et "'ils sont même venus me demander une petite dédicace !"

Coups de pouce

Si l'éleveuse du Rhône n'a pas hésité à dévoiler ses atouts, c'est pour la bonne cause. Le produit de la vente du calendrier est en partie reversé à l'association "Petit Coup d'Pouce à la ferme". Depuis plusieurs années, l'association aide les femmes du monde agricole à financer des projets écoresponsables et durables.

Participer à ce calendrier, c'était une évidence pour Marina Mille. Elle a d'ailleurs personnellement fait la démarche auprès des créateurs pour devenir l'un des modèles de l'année 2024. "Je l'achète depuis trois ans, je trouve que les photos sont belles, naturelles, jamais vulgaires, je leur écrivais chaque année pour demander à participer". Et l'éleveuse explique : "j'avais envie d'apporter ma contribution à la démarche de cette association qui donne un coup de pouce aux agricultrices pour se lancer ou pour investir. Poser, c'était ma manière de participer, d'aider". 

Agricultrice engagée

Car Marina Mille est une jeune agricultrice engagée. Au bord du burn-out en 2017, l'ancienne contrôleuse de gestion pour une grande firme pharmaceutique, a lâché le monde de la finance pour reprendre l'exploitation familiale. C'est la mort de son père, victime d'un cancer, qui a été le déclencheur de cette nouvelle trajectoire en 2020. La jeune femme n'a jamais regretté ce retour à la terre malgré les difficultés concrètes du quotidien dans le monde paysan.

Très sensibilisée à la lutte contre les cancers féminins et masculins, elle participe régulièrement et à sa façon à deux opérations : Octobre Rose, contre le cancer du sein et Novembre Moustache, contre les cancers de la prostate et des testicules.

Ses bottes de foin, enrubannées de rose ou de bleu, sont très souvent prêtées à ADK, une artiste locale. Cette dernière les peint pour la bonne cause et sensibiliser le grand public à ces questions de santé. L'artiste laisse libre cours à son imagination, peint des seins ou des sexes masculins en pleine nature. Récemment, deux de ses œuvres réalisées sur des bottes de foin de Marina ont été vandalisées. Les dessins de pénis qui étaient représentés "n'ont pas plu", explique la jeune femme. Ils ont été lacérés. Mais pas de quoi décourager la jeune femme.