Lévothyrox: une association dénonce la présence de nanoparticules de métal

L'Association française des malades de la thyroïde a appelé, ce mercredi 1er mai, la justice à examiner le rôle que pourraient avoir selon elle des nanoparticules de métal dans les effets secondaires du médicament Levothyrox. Des nanoparticules présentes dans la nouvelle formule du médicament.

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L'Association française des malades de la thyroïde a appelé, ce mercredi 1er mai, la Justice à examiner le rôle que pourraient avoir selon elle des nanoparticules de métal dans les effets secondaires du médicament Levothyrox.
Présentes dans la nouvelle formule de ce médicament, ces nanoparticules ne l'étaient pas dans l'ancienne, a affirmé un médecin qui a mené des analyses au profit de l'AFMT (L'Association française des malades de la thyroïde), Jacques Guillet. "On met en évidence des nanoparticules avec des alliages fer-chrome, chrome-nickel, fer-chrome-silicium, ferrochrome-aluminium, alors que dans l'ancienne formule il y avait seulement quelques débris d'acier", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à Paris en présence de l'actrice Anny Duperey.

Ce spécialiste de médecine nucléaire a précisé avoir passé sous son microscope et à la spectrométrie "plusieurs dizaines de comprimés" de Levothyrox nouvelle formule et ancienne formule (aujourd'hui appelée Euthyrox).
Pour des raisons toujours inconnues, le changement de formule en 2017 du Levothyrox, traitement contre l'hypothyroïdie, a provoqué une vague d'effets secondaires (fatigue, maux de tête, insomnie, vertiges, douleurs articulaires et musculaires et chute de cheveux).

Selon les autorités sanitaires, un demi-million de malades en France, sur quelque trois millions, avaient abandonné ce médicament fin 2017.
Environ 1.200 d'entre eux ont porté plainte contre le fabricant, Merck. L'avocate de l'AFMT, Marie-Odile Bertella-Geffroy, a annoncé qu'elle transmettrait ces analyses à la juge d'instruction de Marseille enquêtant sur des faits de tromperie aggravée, blessure involontaire et mise en danger d'autrui.

Le laboratoire Merck a rejeté toute faute

"Qu'il s'agisse de l'ancienne comme la nouvelle formule, nous rappelons que l'analyse de l'ensemble des métaux lourds a été réalisée conformément à la réglementation en vigueur, et nous réaffirmons que tous ces contrôles se sont révélés conformes aux spécifications", a souligné le groupe dans un communiqué.
Le Dr Guillet a estimé que ce communiqué ne répondait pas aux interrogations. "Il n'y a aucune spécification sur ces métaux dans les textes réglementaires", a-t-il relevé.
"Pour nous il ne s'agit pas d'affoler les gens. Des nanoparticules, on en inhale bien plus en marchant dans les rues de Paris. Et on n'a pas mis là en évidence de lien de cause à effet", a par ailleurs expliqué le médecin.

Dans le volet pénal du dossier du Levothyrox un juge d'instruction a été nommé à Marseille pour enquêter sur les plaintes de ces milliers de malades de la thyroïde victimes d'effets secondaires de la nouvelle formule du médicament.  Une information judiciaire contre X a été ouverte le 2 mars pour tromperie aggravée, blessure involontaire et mise en danger d'autrui, a précisé le procureur de la République de Marseille, Xavier Tarabeux, soulignant que 7.000 plaintes ont été enregistrées. C'est un juge du pôle de santé publique du TGI de Marseille qui travaille sur ce dossier, la compétence de celui-ci s'étendant jusqu'à Lyon, siège français du laboratoire allemand Merck qui produit le médicament.

Sur le volet civil du dossier, une action collective a été engagée contre le laboratoire Merck, pour défaut d'information et préjudice d'angoisse. Le procès aura lieu le 1er octobre 2018 à Lyon. Me Lèguevaques, l'avocat toulousain à l'origine de cette action collective, réclame pour chacun des patients une indemnité forfaitaire de
10.000 euros.
Via un cabinet virtuel, MySMARTcab, un portail internet permettant à toute victime de s'associer à une procédure en cours, Me Lèguevaques avait obtenu l'inscription de près de 10.000 personnes à cette action collective. Au 15 février, date-limite fixée par le tribunal pour le dépôt des plaintes civiles, 4.115 dossiers avaient été enregistrés.
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