Le centre Léon Bérard, c'est une des structures en pointe dans le traitement des cancers en France. Et cet établissement fête ses 100 ans. L'occasion de feuilleter l'album des vieilles photos, mais aussi de faire un point sur les enjeux de la recherche, de la prévention.
Il est de ces noms qui sont connotés et dont la seule évocation peut parfois provoquer le malaise. Léon Bérard est de ceux là.
Car en Rhône-Alpes en général et à Lyon en particulier, tout le monde sait que le centre du même nom est dédié à la lutte contre le cancer. Et le cancer fait (très) peur : il est la première cause de mortalité en France.
Pourtant, c'est bien un message d'espoir que le Centre Léon Bérard entend véhiculer : à Lyon, la lutte contre le cancer ... a 100 ans (un site riche en photos anciennes est d'ailleurs dédié à ce centenaire).
Et la bonne nouvelle, c'est que la mortalité recule. Aujourd'hui, on guérit un malade du cancer sur deux, contre un sur trois il y a 30 ans.
A l'origine du centre lyonnais : un médecin visionnaire, Léon Bérard
Venu étudier la médecine à Lyon en 1888, Léon Bérard devient chirurgien des hôpitaux de Lyon en 1901. Pionnier de la chirurgie thoracique, il va rapidement s'intéresser au cancer. Il est à l'origine de la première recherche collective pour lutter contre le cancer, utilisant le radium.
En avril 1922, l'unité de radiumthérapie voit le jour à l'Hôtel-Dieu de Lyon, au bord du Rhône. Nommé directeur du "centre anti-cancéreux de Lyon" en 1923, il poursuit ses recherches et décide de déplacer le service vers Grange-Blanche en 1935, pour augmenter la capacité d'accueil des malades. Cette année là, 1200 malades sont accueillis annuellement, ils seront 2300 en 1939.
Un nouveau bâtiment, toujours en activité
En 1941, le Pr Léon Bérard prend sa retraite et confie les commandes du Centre anti-cancéreux au Dr Paul Santy, qui lancera -en 1950- la construction du bâtiment dans lequel le Centre Léon Bérard est toujours (voir photo ci-dessous).
Mais les lieux ont désormais bien changé : de nouvelles annexes ont vu le jour sur le site, en particulier dédiées à la recherche, une des trois missions des centres de lutte contre le cancer en France avec le soin et l'enseignement.
Une recherche tournée vers l'innovation
Le Centre Léon Bérard réunit sur un seul et même site les trois grandes composantes de recherche :
- la recherche fondamentale, avec sur place une vingtaine d'équipes du Centre de recherche en cancérologie de Lyon (CRCL)
- la recherche dite "translationnelle", qui permet de transformer les découvertes issues de la recherche fondamentale en applications pour la recherche clinique
- la recherche clinique dont le but est d'améliorer la prise en charge en proposant des traitements innovants
L'exemple d'un traitement innovant en phase d'essai
Le 28 février 2017, notre antenne régionale de France 3 diffusait un reportage sur cette recherche "au long cours" menée à Léon Bérard avec l'exemple d'un traitement innovant en phase d'essai expérimental. Une démarche initiée dès 2008 par le professeur Patrick Mehlen, directeur de recherche CNRS/ Centre Léon Bérard.
Prévention et qualité de vie ... au centre et en ligne
Le Centre Léon Bérard communique beaucoup sur les traitements, la prévention des cancers ou la recherche via notamment sa chaîne Youtube.
Le centre propose ainsi de nombreux contenus vidéos : le parcours de soin des malades et la prise en charge des adultes accompagnants, mais aussi des modules de prévention (à voir par exemple pour les parents d'ados : la vaccination comme mode de prévention des cancers liés au papillomavirus et à l'hépatite B).
Au chapitre "qualité de vie", on trouve aussi des tutoriels vidéos d'activité physique adapté proposés en ligne, de vrai cours de gym ... depuis chez vous.
Dons et legs : un coup de pouce pour la recherche
Parmi les financements du centre de cancérologie, les dons et legs représentent un coup de pouce essentiel : en 2022, 3,35 millions d'euros legs et 7,92 M€ de dons (associations, particuliers, collectivités et entreprises) ont été reçus.
Des montants substantiels qui permettent par exemple l'achat de matériel de haute technologie, comme des séquenceurs pour "lire" l'ADN des tumeurs, des appareils valant plusieurs centaines de milliers d'euros.
Mais cette manne financière permet aussi d'agrandir les laboratoires de recherche ou encore de financer 25 postes de chercheurs par an, autant de "Dr Léon Bérard" en herbe, qui contribueront à faire reculer le cancer.