Lyon : affrontements entre groupuscules dans le cortège des "gilets jaunes"

Lors de la manifestation de "gilets jaunes" à Lyon ce samedi 9 février, des membres de groupuscules d'ultra-droite et des individus "antifascistes" se sont affrontés. La préfecture, qui a interpellé 22 individus, appelait les manifestants à être "vigilants".

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A peine 30 minutes après le départ de la manifestation de "gilets jaunes" depuis la place Bellecour à Lyon, qui rassemblait environ 2 000 personnes samedi 9 février, des affrontements entre individus de groupuscules opposés ont perturbé le cortège.

 

La manifestation perturbée


Au niveau du cours Lafayette, une quarantaine d'individus identifiés comme provenant de l'ultra-droite, se sont affrontés avec des manifestants de mouvances antifascistes et des "gilets jaunes", selon nos informations, durant une dizaine de minutes. Une journaliste du Progrès rapportait des mouvements de foule "dans tous les sens", et des "gilets jaunes" criant "fachos cassez-vous". Des manifestants refluaient en chantant :"tout le monde déteste les fachos". A l'issue de ces débordements, de nombreux manifestants pacifiques ont quitté le cortège. Alors qu'ils étaient plus de 2 000 au départ de la manifestation selon nos estimations, le nombre décroissait petit à petit en fin d'après-midi.

Le gérant d'un magasin situé face aux heurts, sur le cours Lafayette, explique : "deux groupes sont arrivés des deux côtés de la rue, et c'est parti très vite. Ca a duré environ 10 minutes, je n'ai jamais vu ça." Un groupe a finalement pu prendre le dessus, et les policiers ont suivi avec des gaz lacrymogènes. 

Des vidéos circulent sur Twitter, diffusées par des membres de groupes des 2 parties opposées, montrant l'affrontement :
 
 

Cet affrontement intervient alors que l'on craignait une présence accrûe de militants de l'ultra-droite lors de cette manifestation. En effet, un concert non déclaré de groupes "metal néo-nazi" est prévu ce samedi soir dans la région lyonnaise, attirant plusieurs centaines d'individus liés à ces mouvances, issues de toute la France. Par ailleurs, les manifestations à Lyon sont régulièrement l'occasion d'infiltrations et d'affrontements entre groupuscules dans les cortèges de "gilets jaunes". Nicolas Spadacini, un manifestant "gilet jaune" pacifique, qui constate l'infiltration d'éléments violents, et la tendance aux affrontements entre groupes d'ultra-droite et antifascistes :
 
 

22 interpellations 



Après avoir approché la préfecture, le cortège s'est dirigé de nouveau vers les quais du Rhône, où des individus cagoulés tentaient de mettre en place des barricades face aux CRS. En fin de journée, on recensait au moins 3 blessés légers et 22 interpellations, pour jets de projectiles sur les forces de l'ordre et possession d'armes ou d'artifices prohibés. De nombreux groupes d'individus cagoulés ont tenté d'en découdre avec les CRS. Les manifestants se sont dispersés en plusieurs petits groupes de quelques dizaines de personnes en fin de journée, incendiant des poubelles, et lançant des projectiles divers. 

 

Bombes lacrymogènes


Alors que plusieurs tirs de bombes lacrymogènes ont été constatés peu après le départ de la manifestation, les tensions se sont accentuées après ces événements. Le cortège était bloqué cours Lafayette et les forces de l'ordre sont intervenues avec des gaz lacrymogènes. Les manifestants restants se dirigeaient vers la préfecture, dans une atmosphère tendue. "On n'arrive pas à manifester. Ils infiltrent la manifestation et ce sont les gilets jaunes qui se font gazer",  regrette un manifestant rencontré sur place. 


   

La préfecture alerte


Les forces de l'ordre ne communiquent pas le nombre de manifestants, ni celui des forces mobilisées, mais indiquent avoir un dispositif "adapté" pour faire face aux débordements lors de cette manifestation non déclarée en préfecture. En revanche, sur son compte Twitter, la préfecture du Rhône appelle à la prudence face à "des groupuscules à risque (...) mêlés aux manifestants. Soyez vigilants et écartez-vous des rassemblements illégaux", conseille-t-elle.
 
 
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