Dans un appel qui relaie celui du pape François, Mgr Barbarin exhorte les responsables politiques à faire "un juste usage des frontières et à veiller au respect de la dignité humaine"
Le cardinal Philippe Barbarin estime mardi impossible "de laisser mourir une seule personne à nos portes", dans un communiqué sonnant comme une réponse à certaines déclarations politiques sur les migrants.
"Il ne s'agit pas d'un débat politique, mais d'une urgence humanitaire vitale: nécessité fait loi. Aux responsables politiques, il revient de faire un juste usage
des frontières et de veiller au respect de la dignité humaine", réclame le cardinal lyonnais.
"On construit des murs, on bloque les frontières, on parque les personnes dans des +jungles+, on essaye de les répartir sur notre territoire. Les autorités civiles prennent leurs responsabilités. Elles agissent, suivant les avis, avec prudence, par peur, par idéologie ou par calcul électoral. Il ne me revient pas d'en juger.Quoi qu'il en soit, il n'est pas possible de laisser mourir une seule personne à nos portes", juge le primat des Gaules.
Derrière ces mots, explique-t-on dans l'entourage du cardinal, Mgr Barbarin ne fait que relayer les paroles du pape François, qui s'est fait l'avocat de l'accueil des migrants en Europe, sans distinction selon qu'ils fuient la guerre ou la misère et alors même qu'une partie des catholiques européens se montrent réticents.
A Lyon, 50 paroisses ou communautés ont d'ailleurs pu "concrétiser" l'appel du pape à accueillir une famille de réfugiés.Cette prise de position intervient alors que Laurent Wauquiez, le président LR
de la région Auvergne-Rhône-Alpes dans laquelle Mgr Barbarin exerce son ministère,
a appelé mi-septembre les maires à refuser l'accueil des migrants de Calais, dénonçant
un risque de multiplication de "jungles" sur le territoire.