Depuis le 7 janvier 2019, la Sûreté départementale du Rhône s'est dotée d'une unité d'enquêteurs qui se consacre au suivi des troubles qui accompagnent les manifestations des gilets jaunes. L'objectif : identifier et interpeller les casseurs.
Quatre enquêteurs et un officier constituent cette cellule spécialisée. Ils ont été détachés de la brigade criminelle, de la financière, de la répression des cambriolages ou de la protection de la famille pour travailler exclusivement sur les débordements des gilets jaunes.
Chaque samedi à Lyon, les rassemblements, devenus traditionnels à proximité de la place Bellecour, s'accompagnent de violences et de dégradations, de heurts avec la police. Ces scènes donnent lieu à des interpellations en flagrant délit, et un dispositif judiciaire a été mis en place pour assurer les gardes à vue du week-end et leurs suites.
La cellule d'enquête vient compléter cette réponse policière. On s'éloigne ici du maintien de l'ordre : les enquêteurs ont pour mission d'identifier les fauteurs de troubles, de documenter les faits commis, afin de procéder à des arrestations et de déclencher des poursuites.
Des heures de vidéos à exploiter
Le commissaire Jean-Daniel Dorent, adjoint du chef de la Sûreté départementale du Rhône, explique qu'au-delà des techniques d'enquête traditionnelles, leur outil de travail, leur source principale, ce sont des dizaines d'heures de vidéos.Et il précise : "Les images de vidéosurveillance, celles filmées par les policiers et gendarmes mobiles, par l'hélicoptère qui survole la ville, mais aussi les vidéos publiées par les internautes sur les réseaux sociaux sont passées au crible afin de recueillir des éléments... Une énorme quantité de sources à exploiter."
Des interpellations à la clef
Tout récemment, c'est toutefois les empreintes digitales et les traces ADN qui ont permis de confondre trois personnes qui auraient fabriqué des cocktail molotov. Les engins incendiaires avaient été retrouvés à proximité de la place Bellecour où ils avaient été dissimulés à la veille de la manifestation de l'acte XI des gilets jaunes, début janvier.Deux hommes et une femme, interpelés hier mardi font l'objet de poursuites. Les deux premiers sont passés en comparution immédiate ce mercredi, ils encourent 4 ans de prison ferme.