Le cyber harceleur d'une journaliste lyonnaise du Petit Bulletin est condamné à 6 mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Lyon. Ce sympathisant de l'ultra droite lyonnaise a été jugé pour injures publiques aggravées.
Un sympathisant de l'ultradroite qui a participé au harcèlement en ligne d'une journaliste lyonnaise, Julie Hainaut, victime de menaces et insultes racistes depuis 2017, a été condamné mardi à 6 mois de prison avec sursis.
Sylvain C. avait partagé sur Facebook un article au vitriol publié sur le site raciste et antisémite "Démocratie participative", aujourd'hui interdit. D'abord soupçonné d'être son auteur, il n'a été jugé que pour l'avoir relayé.
Le prévenu, né en 1981, a été condamné pour injures aggravées. Il devra également verser 5.000 euros de dommages et intérêts à la plaignante et 500 euros respectivement à Reporters sans Frontières (RSF) et au Syndicat national des journalistes (SNJ) qui s'étaient portés partie civile au procès.
Sur Twitter, la plaignante Julie Hainaut a salué cette décision prise "le jour où la proposition de loi Avia (contre la haine en ligne) est débattue au
Sénat".
Demi-satisfaction. Cette affaire démontre qu’il est plus que temps de s’intéresser à ce fléau qu’est le cyberharcelement, encore mal appréhendé aujourd’hui.@martin_u https://t.co/zGtdWYXRPB
— Julie Hainaut (@julie_hainaut) December 17, 2019
De son côté, son avocat Eric Morain a fait part de sa "satisfaction" au terme d'une procédure "longue, difficile et douloureuse" pour sa cliente qui, rappelle-t-il, a dû porter plainte cinq fois avant de voir la tenue d'un procès.
L'article relayé par le prévenu avait été le premier acte d'une série de harcèlements en ligne déclenchée par la publication d'un papier de Julie Hainaut, en septembre 2017, dans l'hebdomadaire culturel lyonnais "Le Petit bulletin". Elle y racontait une soirée passée dans un bar du 6e arrondissement de Lyon où les gérants faisaient devant elle l'apologie de la colonisation.
Sa parution avait déclenché l'ire des auteurs de "Démocratie participative", qui avaient immédiatement rédigé un article intitulé: "Une p... à nègres féministe veut détruire un bar à rhum colonialiste : mobilisation!". Un flot d'insultes s'était déversé sur le site - "négrophile pathologique", "prostituée", "femelle hystérique", "hyène puante", et d'autres encore plus violentes.
Dans la foulée, la journaliste avait été la cible de nombreuses attaques sur les réseaux sociaux et avait reçu plusieurs courriers électroniques menaçants. En mars 2018, elle assurait à la police avoir été suivie par des individus qui l'attendaient devant chez elle.