Réunissant un millier de personnes dans une école d'art à Lyon, David Kimelfeld a présenté ses soutiens, dont certains de poids, mercredi 16 octobre, pour marquer son début de campagne électorale. Il se lance officiellement, au lendemain de l'entrée en campagne de Gérard Collomb.
Une démonstration de force. Pour son meeting d'entrée en campagne, David Kimelfeld a affiché des dizaines de soutiens, dont certains poids lourds de Lyon, mercredi 16 octobre au soir. Face à un millier de personnes réunies dans l'école Emile Cohl de Lyon, il a assuré ne pas faire campagne contre des personnes, "mais pour un projet"... Qui reste à construire.
Montrer les muscles
Sur la scène, puisque nous sommes dans le 3e, c'est la maire de l'arrondissement, Catherine Panassier, qui lance la soirée. Une première prise politique, à laquelle s'ajouteront la maire du 7e, Myriam Picot, et des dizaines de députés En Marche, dont Jean-Louis Touraine et Thomas Rudigoz, figures célèbres de l'agglomération. Et le clou des soutiens est là, même s'il ne prend pas la parole publiquement : Georges Képénekian, ancien très proche de Collomb, est candidat à la mairie dans le cadre d'un "ticket" avec David Kimelfeld. Aux côtés du candidat à la présidence de la métropole, des personnalités de la société civile s'affichent également : des présidents d'associations, des entrepreneurs, et des militants du mouvement "les jeunes avec Macron" s'expriment sur scène. Ces jeunes-là ont décidé de soutenir Kimelfeld, alors qu'il n'a pas obtenu l'investiture de son parti, En marche, pour cette élection.Un candidat "libre"
Sur scène, le candidat à sa propre succession à la métropole de Lyon, David Kimelfeld, se dit "libéré". Et pour cause, il se lance alors que c'est son rival Gérard Collomb, l'ancien président et actuel maire de Lyon, qui a obtenu le soutien officiel du parti présidentiel pour cette élection. La commission nationale d'investiture de LREM a en effet tranché lundi, marquant ainsi la fin d'un feuilleton de plusieurs mois, opposant le maire de Lyon, Gérard Collomb, et David Kimelfeld, qui lui avait succédé à la tête de l'agglomération au moment de son départ au gouvernement."Aujourd'hui, nous sommes libérés parce que nous sommes tendus vers un objectif, qui est de gagner," affirme David Kimelfeld. Dans son discours, pour dénoncer ce soutien qu'il a perdu, il dénonce des "négociations illusoires" et des "dialogues biaisés", sans jamais citer Gérard Collomb. Refusant d' "entrer dans la controverse", David Kimelfeld a assuré qu'il ne ferait "campagne contre personne mais pour un projet", appelant cependant la République en Marche à "ne pas tourner le dos à ce qui l'a fondée, à ses engagements".
Kimelfeld, une vraie alternative ?
Mais qu'est-ce qui différencie vraiment les deux hommes ? Pour l'heure, alors que les programmes ne sont pas prêts, Kimelfeld se différencie en misant sur sa personnalité, et surtout sur sa méthode de travail. Il évoque son approche, qui repose sur la consultation, pour se préserver de "dérives regrettables, et notamment celle de l'exercice solitaire du pouvoir". Politiquement, il se positionne plus à gauche que son adversaire d'En Marche, défend l'économie solidaire, le développement durable, la culture, la régulation du marché immobilier : "je refuse d'être le président des 10 000€ du mètre carré", lance-t-il sous les applaudissements.Dans le public, des militants qui se sont fait leur avis. Ils veulent que "Collomb passe la main. Il a été un bon maire, il a fait plein de bonnes choses, mais le temps est venu de passer la main", explique une femme qui assiste au meeting. Mais Gérard Collomb est entré en campagne la veille. Et désormais, la perspective d'un arrangement entre les deux candidats rivaux semble totalement hors de portée. Ni l'un ni l'autre ne semble devoir reculer.
Reportage de Olivier Michel et Mathieu Boudet