Dans un décret en date du vendredi 15 novembre, Michel Barnier reconduit la députée de Loire-Atlantique Sandrine Josso dans sa mission gouvernementale sur la soumission chimique. Il y a tout juste un an, la députée avait accusé le sénateur Joël Guerriau de l'avoir droguée à son insu.
La députée de la 7e circonscription de la Loire-Atlantique, Sandrine Josso, droguée à son insu par le sénateur nantais Joël Guerriau en novembre dernier, s'était vue confier au printemps dernier une première mission gouvernementale sur la soumission chimique.
Vendredi dernier, le Premier ministre Michel Barnier a pris un arrêté afin de la reconduire dans cette mission.
Dans un courrier adressé à la députée, le Premier ministre la charge d'une "mission ayant pour objet, en lien avec les services compétents, d'examiner l'ensemble des questions et des enjeux autour de la soumission chimique, la prise en charge des victimes et la prévention de cette forme de violence et de faire toutes propositions dans ces matières, en prenant appui sur les dispositifs existants".
Michel Barnier estime "essentiel d'approfondir l'analyse de l'ampleur du phénomène de soumission chimique et de se concentrer sur l'amélioration des stratégies préventives en évaluant l'efficacité des mesures actuellement en place et, le cas échéant, en proposant des recommandations visant à renforcer la lutte contre cette problématique, qu'elle soit d'ordre psychologique ou liée à l'usage de substances".
Si la libération de la parole s'accentue celle-ci reste encore insuffisante au regard de la réalité des faits tant dans l'hexagone qu’en outre-mer.
Michel BarnierPremier ministre
Le Premier ministre rappelle que le dispositif pénal a été renforcé avec la loi du 3 août 2018 accentuant "la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, en créant un délit à part entière, lorsqu'une "personne administre à une autre, à son insu, une substance qui altère son discernement ou le contrôle de ses actes dans l’objectif de commettre sur la victime un viol ou une agression sexuelle".
En mars dernier, la députée de la 7e circonscription de la Loire-Atlantique, s'était vue confier une première mission gouvernementale sur la soumission chimique.
"Aujourd'hui les victimes ne sont pas assez prises en compte. On a l'impression que les auteurs ont plus de droits que les victimes", avait-elle déclaré à l'époque.
Droguée à son insu
Les faits remontent à novembre 2023, la députée de Loire-Atlantique avait été invitée à fêter la réélection de son ami et collègue sénateur, élu dans le même département.
Mais la soirée avait mal tourné. Sandrine Josso a raconté avoir été rapidement "prise de "palpitations" et de "sueurs". Elle dit avoir vu son hôte " ranger un sachet blanc sous le plan de travail" de sa cuisine", de l'ecstasy, que les policiers retrouveront au même endroit lors d'une perquisition.
La députée avait réussi à quitter l'appartement en appelant un taxi pour se rendre rapidement aux urgences et être examinée.
Elle avait porté plainte contre son agresseur présumé, le sénateur Joël Guerriau. Ce dernier avait d'ailleurs rapidement été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire.
Il avait également été exclu de son parti, Horizon, et suspendu de son groupe parlementaire au Sénat.
Près d'un an après le début de l'affaire, Joël Guerriau et Sandrine Josso étaient convoqués au tribunal de Paris, c'était le 6 novembre dernier. Une confrontation jugée "utile" par l'avocat du sénateur de Loire-Atlantique et vécue comme "compliquée" par la députée.
"C’est très lourd et compliqué de se retrouver dans la même salle que son agresseur aussi longtemps", avait-elle souligné. Sandrine Josso avait également ajouté que "la justice fait son travail" mais a "des points à améliorer", "imposer des confrontations" à des victimes c’est "très traumatisant".
Quant à Joël Guerriau, sa seule déclaration aura été : "je suis serein."
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