Près d'un an après le début de l'affaire, Joël Guerriau et Sandrine Josso étaient convoqués au tribunal de Paris ce mercredi 6 novembre. Une confrontation jugée "utile" par l'avocat du sénateur de Loire-Atlantique et vécue comme "compliquée" par la députée de La Baule-Guérande.
Ils ne s'étaient pas vus depuis le 17 novembre 2023. Ce jour-là, Joël Guerriau était mis en examen pour "administration d’une substance" afin de commettre "un viol ou une agression sexuelle". Avant son arrestation, il avait été confronté à la députée Sandrine Josso qui l'accuse de l’avoir droguée lors d’une soirée.
Près d'un an plus tard, l'élue de La Baule continue de se battre pour faire reconnaître la culpabilité de celui qu'elle considère comme son agresseur. Pendant quatre heures, Sandrine Josso s'est ainsi retrouvée une nouvelle fois face Joël Guerriau, le temps d'une nouvelle confrontation, au tribunal de Paris, ce mercredi.
C’est très lourd et compliqué de se retrouver dans la même salle que son agresseur aussi longtemps
Sandrine JossoDéputée de la 7e circonscription de Loire-Atlantique
À la sortie de l'audience, la députée se confie à la presse. "C’est très lourd et compliqué de se retrouver dans la même salle que son agresseur aussi longtemps", a-t-elle immédiatement souligné. Sandrine Josso ajoute également que "la justice fait son travail" mais a "des points à améliorer", "imposer des confrontations" à des victimes c’est "très traumatisant".
Quant à Joël Guerriau, sa seule déclaration aura été : "je suis serein."
Un changement de version ?
Sandrine Josso affirme à l'AFP avoir été "comme d'habitude, très factuelle" pendant la confrontation. Elle dit avoir raconté ce qu'elle a vu ce soir-là : "l'histoire de la lumière, du sachet blanc..." Contactée par nos confrères de Ouest-France, la députée assure que Joël Guerriau aurait en revanche changé de version.
En 2023, lors de sa mise en examen, des sources proches du dossier confiaient au journal Le Monde que le sénateur aurait raconté avoir cru s’être procuré un euphorisant, et non de l'ecstasy comme cela a été retrouvé à son domicile, pour sa propre consommation, afin de faire face à des épreuves personnelles.
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Un an plus tard, d'après Sandrine Josso, l'élu aurait présenté, des instruments de magie aux deux juges d’instruction pour sa défense.
"Tout au long de la soirée, il avait varié les lumières, un effet stroboscopique qui a pour but d’accélérer l’efficacité de la drogue. Comment s’est-il justifié ? Il a dit que c’était pour faire des tours de magie. Il est venu devant les juges avec deux petits sacs contenant des instruments de magie. Maintenant, c’est sa défense ! C’est dire la légèreté des choses", a-t-elle déclaré au quotidien régional.
Joint au téléphone par France 3 Pays de la Loire, Maître Carpentier, l'avocat de Joël Guerriau, ne souhaite pas donner de détails sur ce qui a été dit pendant la confrontation. "Une procédure judiciaire se mène dans le secret des cabinets d'instructions et non sur les plateaux de télévision", avance-t-il.
"Cette confrontation a été utile, indispensable, pour la manifestation de la vérité", juge également l'avocat.
Un siège vide au Sénat
Dans la foulée de sa mise en examen, Joël Guerriau avait été suspendu de son groupe parlementaire (Horizons et apparentés) et de son parti (Horizon). Depuis, l'élu ne siège plus ni ne participe à des travaux au Sénat sans pour autant avoir quitté son poste.
Une situation qui a amené près de 150 "grands électeurs" de Loire-Atlantique à signer et publier une lettre demandant la démission du sénateur, le lundi 14 octobre. "Le choix de Monsieur Guerriau de se maintenir, coûte que coûte, est non seulement regrettable pour l’image de la chambre haute de notre Parlement, mais aussi préjudiciable pour la défense de notre territoire", avait déclaré Philippe Grosvalet.
Le socialiste et les signataires de la pétition déplorent que la simple mise en retrait de leur confrère entraîne une sous-représentation des élus des Pays de la Loire dans l'hémicycle. "Seuls quatre des cinq sénatrices et sénateurs de notre département y siègent pour porter la voix de nos collectivités", est-il détaillé dans leur communiqué. Cela dans un contexte de crise politique.
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