Ces élus ligériens demandent au parlementaire de se quitter son mandat "sans delais". Joël Guerriau est soupçonné d'avoir drogué la députée Sandrine Josso à son insu.
"Monsieur Guerriau doit démissionner", martèle Philippe Grosvalet, sénateur socialiste de Loire-Atlantique (groupe Rassemblement démocratique et social européen). Le parlementaire est à l'initiative d'une liste de signataires demandant le départ du sénateur centriste. Publiée lundi 14 octobre, elle compte 142 signatures.
Un chiffre qui peut sembler faible à l'aune des 3 087 "grands électeurs" des Pays de la Loire. "C'est un geste fort pour un élu d’écrire son nom sur une pétition publique. Alors tout le monde ne le fait pas, même si beaucoup de monde est d'accord avec", relativise Philippe Grosvalet. L'élu assure par ailleurs que le nombre de signataire devrait augmenter puisque la liste reste ouverte.
Un premier appel à démission par Gérard Larcher
Joël Guerriau est placé sous contrôle judiciaire depuis la fin de l'année 2023, soupçonné d'avoir drogué la députée de Loire-Atlantique Sandrinne Josso à son insu. Dans la foulée, il avait été suspendu de son groupe parlementaire (Horizons et apparentés) et de son parti (Horizon).
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Depuis, l'élu ne siège plus ni ne participe à des travaux au Sénat. Mais il ne souhaite pas pour autant quitter son poste. "C’est très difficile de tenir. Mais je ne veux pas démissionner, avait-il indiqué à Ouest-France fin septembre. Ce serait totalement injuste car la justice n’a pas tranché. Certes, des faits me sont reprochés, mais je le répète, je n’ai jamais eu de mauvaise intention à l’égard de Sandrine Josso."
Le sénateur avait prononcé ces mots un jour après un premier appel à sa démission par le président de l'Hémycle, Gérard Larcher. Au micro de France Inter, le 25 septembre dernier, il estimait que la place de Joël Guerriau "n'est plus au Sénat".
Sous-représentation du département
"Le choix de Monsieur Guerriau de se maintenir, coûte que coûte, est non seulement regrettable pour l’image de la chambre haute de notre Parlement, mais aussi préjudiciable pour la défense de notre territoire"; considère à son tour Philippe Grosvalet.
Le socialiste et les signataires de la pétition déplorent que la simple mise en retrait de leur confrère entraîne une sous-représentation des élus des Pays de la Loire dans l'hémicycle. "Seuls quatre des cinq sénatrices et sénateurs de notre département y siègent pour porter la voix de nos collectivités", détaillent-ils dans un communiqué. Cela dans un contexte de crise politique.
Quant à la portée que cette initiative pourrait avoir, Philippe Grosvalet souligne son aspect symbolique et assure que tout est entre les mains de Joël Guerriau. "C'est à lui de nous écouter", jure-t-il. Sandrine Josso sera également l'invité du 20h de France 2, ce mardi soir.
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