De nouvelles violences urbaines ont été constatées dans la soirée de mercredi 10 mars dans certains quartiers de la métropole de Lyon. Une enquête est en cours pour déterminer le contexte de la chute du jeune homme en scooter le 6 mars à la Duchère, qui a déclenché les tensions.
Plusieurs feux de véhicules ont encore été recensés dans la soirée de mercredi 10 mars à Lyon et dans la commune de Feyzin, quatre jours après une série de troubles survenus dans la métropole, a-t-on appris de sources concordantes.
Quelques départs de feux à Lyon et Feyzin
La préfecture du Rhône indique que des forces de police et des pompiers avaient été envoyés dans le 8e arrondissement de Lyon et à Feyzin suite au signalement de départs de feux vers 18h. "Des véhicules et des poubelles ont été brûlés. La police et les pompiers sont en intervention sur les deux sites", a indiqué la préfecture, qui n'a pas relevé d'affrontements entre les auteurs de ces incendies et les forces de l'ordre. Vers 19h, le calme semblait rétabli dans le quartier sensible de Mermoz, dans le 8e arrondissement de Lyon, qui était quadrillé par les forces de police, alors que quelques amas de débris encore fumants entravaient la circulation, et que plusieurs tubes de mortiers jonchaient le sol.
A Feyzin, dans le sud de la métropole de Lyon, la police municipale a été alertée, également vers 18h, pour des feux de voiture dans les quartiers des Géraniums et des Maures. "Les choses sont rentrées dans l'ordre", assure la maire, Murielle Laurent (PS), qui précise qu' "aucun regroupement, effusion ou rassemblement" n'ont été observés.
24 personnes interpellées depuis le 6 mars
Ces violences urbaines ont débuté le 6 mars dernier dans le quartier sensible de la Duchère après l'accident de scooter d'un adolescent de 13 ans, aujourd'hui dans le coma. Des répliques sont survenues les deux soirs suivants dans les villes voisines de Rillieux-la-Pape et Bron.
La préfecture a fait état de l'arrestation d'un suspect à Feyzin, et de deux individus à Lyon 8e, ce qui porte le nombre total de suspects interpellés à 24 personnes depuis le début des violences urbaines, le 6 mars dernier. Quatre mineurs interpellés à Rillieux-la-Pape ont été déférés devant un juge d‘instruction dans le cadre d’une information judiciaire ouverte par le parquet de Lyon. Les suspects sont accusés "de regroupement en vue de commettre des violences ou dégradations, de violences avec arme sur personnes dépositaires de l’autorité publique et de dégradations par incendie en réunion", selon le parquet de Lyon. Les autres suspects ont été placés en gardes à vue, notamment 5 personnes interpellées à Bron dans la nuit du 6 au 7 mars, qui ont vu leurs gardes à vue prolongées dans la soirée de jeudi 11 mars.
Une chute en fuyant ?
Le parquet de Lyon a annoncé, mercredi 10 mars, l'ouverture d'une information judiciaire sur l'accident de La Duchère, pour recherche des causes de sa chute, face aux versions contradictoires des faits données par des jeunes du quartier, qui accusent la police d'être impliquée dans l'incident, ce qu'elle dément formellement.
Selon les premiers éléments connus, figurent les auditions des pompiers ayant pris en charge le jeune homme. Ils ont précisé les conditions de leur intervention : le 6 mars à 19h14, ils sont appelés pour un incendie de véhicule avenue de Saint Exupéry à Bron. Sur place, ils ne constatent aucun sinistre, mais sont interpellés par un groupe de jeunes qui leur signale que l'un des leurs, "qui avait pris la fuite avec eux par peur de la police", a chuté et perdu connaissance après avoir été pris de convulsions. Ses camarades l'ont alors transporté dans un hall d'immeuble. Les pompiers appellent aussitôt le SAMU. Le jeune homme, dont le pronostic vital serait toujours engagé, a été opéré ce jour d’une hémorragie cérébrale. Un médecin légiste a été requis pour déterminer les causes de sa chute et de son hospitalisation, indique le parquet de Lyon.