Lyon : début du 3e confinement, avec des hôtels de plus en plus vides, et des contrôles de gendarmerie bien visibles

A Lyon, le 3e confinement a démarré, même si les autorités refusent toujours de lui donner ce nom officiellement. Dans des rues bien calmes pour un samedi printanier, les hôteliers font grise mine et les gendarmes surveillent en nombre les attestations de déplacement.

Lyon était quasi désert pour ce premier jour du troisième confinement samedi 27 mars. Depuis un an, les mêmes images ou presque reviennent donc régulièrement. La place Bellecour était presque vide, et l'office du tourisme, lui, est carrément fermé pour les 4 prochaines semaines.

La nouvelle règle s'applique donc dès ce samedi : un justificatif de domicile suffit dans un rayon de 10 km autour de son domicile, sans restriction horaire comme lors des derniers épisodes. Mais au-delà de ces 10 km, il faut justifier son déplacement avec les fameux motifs impérieux.

"On en est aux mesures répressives"

Les gendarmes se sont déployés en nombre au péage de Villefranche-Limas (Rhône) sur l'autoroute A6. Pour le sous-préfet de Villefranche-sur-Saône Jean-Jacques Boyer, "l'objectif c'est de contrôler que les personnes qui transitent par le département du Rhône sont bien munis d'une attestation dérogatoire. Chacun doit être susceptible de justifier son déplacement et les raisons de son déplacement." 

Le taux d'incidence du Rhône est passé aujourd'hui à 432 pour 100.000 habitants. "Chacun comprendra qu'on n'en est plus aux avertissements" précise M. Boyer. "On en est aux mesures répressives nécessaires. Il y a un certain nombre de concitoyens qui ne comprennent pas bien le message."

Le sous-préfet nous précise que ce week-end, ces contrôles vont être "très fréquents dans la journée, dans la soirée et dans la nuit", sur l'autoroute, dans les gares, à l'aéroport Saint-Exupéry: "L'idée c'est d'envoyer un signal fort, rapidement."

Les hôtels sans clients

Freiner les déplacements, c'est aussi impacter les hôteliers. Ils redoutent des annulations en cascade notamment lors des vacances de Pâques. Les touristes étrangers ont déjà déserté, alors ces nouvelles restrictions pourraient maintenant dissuader une clientèle plus familiale.

"C'est très inquiétant"

"Il y a un nouveau frein qui est posé, c'est indéniable. Le frein principal pour les déplacements, ça reste l'absence de restaurants. La question de savoir où on peut se nourrir est importante. Les résidences hôtelières s'en sortent un peu mieux actuellement" nous précise Philippe Dalaudière, président branche hôtellerie Umih 69.

Depuis un an les clients réservent surtout au jour le jour, "ils anticipent très peu leurs déplacements" nous explique M. Dalaudière. Aujourd'hui le taux de remplissage à Lyon plafonne en moyenne à 20 ou 25%. "C'est très inquiétant car le point de rentabilité d'un hôtel se situe plutôt autour de 60 à 65% à l'année. Certains ont des seuils plus bas. Mais à 25 ou 30%, ça veut dire que l'hôtel perd de l'argent. C'est toute la filière qui se retrouve en difficulté" dit-il. "On voit bien que les entreprises limitent les déplacements de leurs collaborateurs. L'absence de touristes étrangers fait qu'on est sur un marché régional, national, donc un marché rétréci. La clientèle affaire ne suffit pas pour compenser."

A Lyon, le prix moyen des chambres est au plus bas. Une situation d'autant plus inquiétante pour les professionnels que ce passage à vide est parti pour durer.

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