Lyon : nombreuses réactions après des tags et des menaces de mort contre la police dans le 8e arrondissement

Dans le 8e arrondissement de Lyon, des tags avec des menaces de mort contre la police ont été découverts sur les murs d'un collège et d'un complexe sportif. Autorités et syndicats dénoncent fermement ces propos. Une enquête a été ouverte.

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"Balle dans le front pour Éric Masson, prochaine cible: BST du 8e": un tag menaçant la police lyonnaise, en référence à la mort du policier d'Avignon, a été découvert lundi 10 mai sur un mur de la ville, au niveau d'un collège et d'un complexe sportif.  Peint en blanc sur un mur, le message cible la Brigade spécialisée de terrain (BST) dédiée au 8e arrondissement de Lyon. Une enquête a été ouverte.

Un autre tag, visible sur notre photo, indique : "Décapitation pour la BST".

Le procureur de la République a ouvert une enquête judiciaire, qui doit maintenant "faire son chemin".

"Les policiers ne reculent pas"

Interrogé ce matin, Nelson Bouard, directeur départemental de la sécurité publique (DDSP) du Rhône, tient à afficher une détermination sans faille : "Ceux qui pensent atteindre les policiers en les intimidant ne font que renforcer leur détermination. Les policiers ne reculent pas. Ils continueront leur travail. Ils continueront à protéger nos concitoyens et la République. Les attaques, les menaces ne font que renforcer le collectif, la cohésion et la détermination des policiers."

"Ce sont des menaces graves"

Quant à Thierry Suquet, Préfet délégué à la défense et à la sécurité, il appelle lors d'un point presse organisé à la Préfecture à dire "stop face à ces menaces et ces attitudes".  "Nous avons des policiers qui sont violemment menacés. Ce sont des menaces graves, intolérables et insupportables, et de nature extrêmement violentes. Nous sommes présents à leurs côtés, et déterminés pour lutter. Quand on s’attaque à eux, on s’attaque à des hommes et des femmes qui tous les jours défendent notre liberté. Ce n’est probablement pas un hasard si quand on s’attaque à la police, on le fait devant des écoles ou des équipements publics. Quand on s’attaque à un policier on s’attaque à chacun d’entre nous. Ces menaces sont prises très au sérieux. En quelques jours nous avons 2 morts parmi nos amis et nos collègues. Ceux qui menacent les forces de l’ordre en ce moment, n’ont qu’un seul objectif : les déstabiliser et s’attaquer à ce qui fait le cœur de la République."

"C'est devenu notre quotidien"

"Les menaces, c'est devenu notre quotidien", déplore de son côté Pierre Tholly, secrétaire régional du syndicat Alliance, en évoquant des violences récurrentes contre les forces de l'ordre dans l'agglomération. Joint par téléphone, il nous explique un phénomène qui est devenu "monnaie courante. Ce n'est pas nouveau. On aimerait que cela s'arrête, mais la réponse est pénale. Ils ont l'impression de pouvoir faire ce qu'ils veulent. Les violences, c'est presque tous les week-ends. Il y a une perte de repère et une banalisation effarante de la violence."

Et justement, comme un écho à ces propos, le week-end dernier, un équipage de police municipale a été pris à partie notamment à Rillieux-la-Pape.

"Les contrôles anti-stups amènent des résultats"

Alain Barberis, le secrétaire départemental du même syndicat, "dénonce très fermement cette haine anti-police. Les contrôles anti-stups amènent des résultats. c'est aussi une manière de réagir à cette occupation du terrain. On réclame surtout une réponse pénale, avec des peines incompressibles. Il faut un "tarif" clair, net et précis, et le retour des peines planchers pour ces voyous et ces délinquants. Le rappel à la loi, ou le stage de citoyenneté ne suffisent pas pour arrêter ce fléau. On demande aussi l'installation d'un observatoire de la réponse pénale territorialisé."

"C’est une colère froide"

 

Pour le syndicat Unité SGP Police, un cap a été clairement franchi. Pour Ludovic Cossier, Secrétaire départemental du syndicat, "c’est une colère froide car on tague sur un mur le nom de notre collègue. La symbolique est importante. On dit que la mort d’une personne ne compte pas. C’est un signal que les politiques et les dirigeants de la police doivent prendre en compte. On perd le contrôle de la sécurité publique. Ça fait longtemps que le cap du « Nique la police » a été franchi. Aujourd’hui les violences sont quotidiennes. Ce sont les élus qui ont les clés de tout cela."   

 

Un des premiers quartiers de reconquête républicaine

Il y a trois ans, le 8e arrondissement de Lyon a fait partie des 15 premiers "Quartiers de reconquête républicaine" (QRR), un dispositif lancé au niveau national pour y lutter notamment contre le trafic de stupéfiants en affectant plus de moyens policiers. Éric Masson, 36 ans, appelé avec son équipe mercredi dernier pour un attroupement sur un point de deal en centre-ville d'Avignon, a été tué par balles par un homme qui a aussitôt pris la fuite avec un complice.

Quatre personnes soupçonnées d'être liées au meurtre ont été interpellées au total dimanche 09 mai au soir, a annoncé lundi le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.
 

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