Au-delà de simples objets, c’est un bout de l’Histoire que les acheteurs ont pu acquérir. Ils ont pu avoir entre leurs mains un bout de l’histoire politique national et lyonnaise. Les enchères se sont déroulées à la maison de vente Bérard-Péron dans le 2e arrondissement de Lyon.
Edouard Herriot fut maire de Lyon, ministre sous la IIIe République, président de l’Assemblée Nationale sous la IVe République et élu à l’Académie française.
Ce sont ses objets historiques dans tous les sens du terme qui ont été vendus aux enchères ce jeudi 17 juin à la maison de vente Bérard-Péron dans le 2e arrondissement de Lyon.
Vingt lots comprenant des objets historiques, historiques dans tous les sens du terme, ont été mis aux enchères à la maison de vente Bérard-Péron dans le 2e arrondissement de Lyon. ‘’Historiques’’, le mot n’est pas galvaudé. Edouard Herriot a écrit une partie de l’Histoire de la France et celle de Lyon.
Edouard Herriot arrive à Lyon d’abord en tant que professeur. Il enseigne la rhétorique. Il fonde la section lyonnaise de la Ligue des droits de l’homme. Il est l’auteur de nombreux ouvrage. Il est maire de Lyon pendant près de cinquante ans, de 1905 à 1945, puis de 1945 à sa mort en 1957.
Lorsque l’affaire Dreyfus éclate, il n’hésite pas à s’engager aux côtés d’Emile Zola et d’Anatole France.
Une vingtaine de lots aux enchères
''On a différents ordres étrangers offerts à Edouard Herriot, lorsqu’il était président du Conseil, l’équivalent aujourd’hui du Premier ministre, explique Nicolas Dugoujon, expert militaire. C’était un personnage important. Et lorsqu’un personnage important visite un pays étranger, on leur remet une décoration''.
Parmi ces médailles, la miniature de la Légion d’Honneur donné par le Maréchal Pétain. Edouard Herriot la lui avait renvoyée en 1942 pour dénoncer la décoration de deux collaborateurs allemands.
''Si Lyon n’a pas été la Capitale de l’Etat français, poursuit Nicolas Dugoujon, c’est parce que Pétain n’aimait pas du tout Edouard Herriot. D'ailleurs, ils se détestaient mutuellement. C’est une des raisons qui a fait qu’on a échappé à ça…quand la petite histoire rejoint la grande''.
Parmi les autres décorations mises en vente, on retrouve l’ensemble de Grand-Croix de l’ordre de la République Espagnole. ''L’objet est rarissime, raconte encore Nicolas Dugoujon, puisque l’ordre républicain espagnol, renversé par Franco, n’aura duré que quelques années, de 1932 à 1937. Son attribution à Édouard Herriot le rend d’autant plus intéressant''.
Une toile d’Utrillo de 1935
Le portrait du maire de Lyon, peint par Maurice Utrillo mérite tout autant d’attention. La toile dédicacée par l’artiste «Amicalement, à Monsieur le président Édouard Herriot », témoigne de la proximité entre les deux hommes.
'' L’œuvre est exceptionnelle, complète Albin Hirn, commissaire-priseur de l’enchère, parce qu’Utrillo, peintre très recherché, a fait très peu de portraits''.
Le tableau a été adjugé pour 7 400 euros.
Tous les objets historiques ou symboliques ont trouvé preneurs. Les chanceux ont ainsi pu acquérir des morceaux d’Histoire.