Deux jeunes hommes ont été agressés à Saint-Priest, le 8 janvier dernier, après avoir convenu d'un rendez-vous avec un inconnu sur un site de rencontres. Ils ont été insultés, frappés et volés par deux agresseurs. Les suspects étaient jugés en comparution immédiate ce jeudi 25 février.
Anthony et Laurent*, deux amis de Saint-Priest, âgés de 28 et 33 ans, ont été agressés le 8 janvier dernier à Saint-Priest par deux individus. Leurs agresseurs les avaient contactés sur un site de rencontres, se faisant passer pour homosexuels. Les victimes ont été insultées, volées et frappées.
Site de rencontre
Dans la soirée du 8 janvier, Anthony et Laurent* échangent avec un homme sur un site de rencontres en ligne. Rapidement, ils conviennent d'un rendez-vous chez l'inconnu. Mais quand ils arrivent en bas de l'immeuble, dans une allée de la rue Louis Braille à Saint-Priest, Anthony et Laurent sont attendus par deux individus armés d'un couteau et d'un cutter, qui leur réclament leur argent. Puis les agresseurs décident de se séparer : l'un reste sur place avec Anthony, l'autre contraint Laurent à se rendre avec lui à son domicile, pour y récupérer sa carte bleue, effectuer un retrait, (dont le plafond sera limité à 400 euros) et acheter des recharges PCS (recharges téléphoniques).
Gifles, menaces, insultes homophobes
Anthony, qui reste seul avec son agresseur, est injurié et menacé de mort. L'individu le filme avec son téléphone, le force à tenir des propos homophobes, et, selon Anthony, diffuse en direct les images sur le réseau snapchat : "j'ai été humilié, j'ai reçu des gifles, il m'a demandé de dire que j'étais une pute, m'a traité de pd, de tapette, entre autres insultes homophobes, et m'a mis le couteau sous la gorge", raconte Anthony, "encore horrifié". Laurent, lui-aussi insulté et frappé, se dit également traumatisé : vous vous rendez compte, il est venu chez moi, il sait où j'habite ! Je veux déménager dès que possible".
Comparution immédiate
Anthony et Laurent ont porté plainte. Leurs agresseurs ont été identifiés, notamment lors d'une confrontation. Les investigations ont également permis d'établir un lien entre l'achat de recharges PCS et l'un des suspects. Les agresseurs présumés ont été interpellés à leur domicile respectifs par la Sûreté Départementale. Lors d'une perquisition, les forces de l'ordre ont aussi découvert du cannabis, 410 euros, des sachets de conditionnement et une balance. Les suspects ont nié les faits lors des auditions, et devaient être jugés en comparution immédiate ce jeudi 25 février, au tribunal correctionnel de Lyon.
L'association SOS Homophobie et le Centre LGBT de Lyon ont décidé de se porter partie civile aux côtés des victimes. Les faits de violence, propos homophobes et d'extorsions de fonds ont été retenus contre les accusés, qui ont été condamnés à 30 mois de prison dont 6 avec sursis, ainsi qu'à verser des indemnités de réparation aux parties civiles.
*Les prénoms des victimes ont été modifiés