Plusieurs dizaines de personnels en grève des urgences des HCL, mais aussi de l'hôpital St Joseph St Luc et du Vinatier se sont couchés sur le parvis de la mairie de Lyon. Leur but ? Dénoncer les difficultés constantes qu'ils rencontrent et alerter les pouvoirs publics.
Le mouvement avait commencé le 12 février dernier. Plus de deux mois plus tard, rien ne semble avoir satisfait aux revendications des urgentistes en grève. Ce lundi vers midi trente, quelques dizaines de personnels ont simulé un "die in". Couchés au sol pour symboliser la mort de leurs services, ils espèrent que leurs demandes seront entendues.
Temps d'attente trop long pour la prise en charge des patients, manque récurrent de personnel infirmier et de brancardiers, agressivité galopante dans les accueils : nombreux sont les points non réglés selon les grévistes. La tête contre le dallage de la place de la Comédie, chaque manifestant décrit à voix haute une saynète qui figure un cas concret rencontré dans son service.
Les urgentistes avaient écrit au président de la République pour l’alerter sur le manque de moyens. Un courrier leur était revenu en réponse, leur indiquant que le dossier avait été transmis au ministère de la Santé.
Avec la direction des HCL, une réunion avait eu lieu le 4 avril dernier. Elle tournait notamment des besoins en brancardage. Dans un premier temps, quelques postes avaient été débloqués pour faire face aux besoins en journée et de nuit. « On a réussi à avoir au total quatre brancardiers supplémentaires qui se répartissent entre les deux pavillons N et A consacrés aux urgences médicales et traumatiques, souligne Pierre-Yves Gullier, DS Sud. Mais il nous manque encore deux brancardiers. »
Selon les dernières statistiques, en quatre années, le nombre de patients reçus aux urgences d’Edouard Herriot a augmenté de 20 %.
Au Vinatier et à Saint Joseph Saint Luc
Aux urgences de l’Hôpital du Vinatier, la grève dure depuis le 30 mars, date à laquelle les personnels ont rejoint le mouvement inter-hospitalier. Là aussi, selon les grévistes, les problèmes sont nombreux et non résolus.
Menaces avec arme à feu, avec des couteaux, agressions sur le parking, tentatives de suicides, agressions sur les soignants : c’en est trop pour les infirmiers et aides-soignants. De surcroît, le fait que la direction de l’hôpital ne porte pas plainte renforce le sentiment de colère des personnels qui doivent aller en justice eux-mêmes.
Derrière ces tensions, il y a le manque de moyens, déplore Adeline, une infirmière. « Des patients se retrouvent dans des chambres doubles voire triples, des lits sont dans les couloirs.» Entre autres explications : la fermeture de 40 lits sur hôpital, et les surcharges qui en découlent en urgences psy.
L’autre soir, vers neuf heures du soir, une cinquantaine de personnes attendent dans la pièce d’accueil de l’urgence psychiatrique Rhône métropole...