Plusieurs affaires de harcèlement sexuel secouent actuellement l'université Lyon 2. Un directeur de thèse a été suspendu par la commission de discipline après la plainte d'une doctorante. Une première qui pourrait bien libérer la parole dans le milieu étudiant.
Au tour de l'université Lyon 2. Plusieurs affaires jettent maintenant la suspicion sur les méthodes abusives de plusieurs enseignants, trop empressés auprès de leurs étudiantes.
D'abord, ce signalement parvenu dès mars 2017 à Ecole normale supérieure, émanant d'une doctorante. Elle dénonce auprès du comité de suivi le comportement ambigu et pour le moins inapproprié de son directeur de thèse. Compliments appuyés, rendez -vous tardifs, tentatives d'approche. Elle dépose plainte pour "harcèlement sexuel" en juillet 2018. Des enregistrements compromettants sont produits, qui permettent d'établir une pratique sytématique.
La commission de discipline se réunit et sanctionne l'enseignant en avril 2018. Il est relevé de ses fonctions et son salaire suspendu. Le directeur de thèse, lui, conteste la légalité des enregistrements et fait appel de la décision devant le Conseil national de l'enseignement supérieur et de la recherche (CNESR). Au vu des faits, la sanction est confirmée au plus haut niveau. Une première dans ce milieu si fermé.
Une autre affaire, en cours, tendrait à prouver que ces comportements ne sont pas isolés au sein de l'université. Un autre enseignant est lui aussi accusé de "harcèlement" par trois de ses étudiantes.
A Lyon, un collectif s'est monté pour accompagner dans leurs démarches les étudiantes victimes de harcèlement sexuel. Il explique que les directeurs de thèse ont "un droit de vie ou de mort" sur le parcours académique de ces doctorantes et qu'elles peuvent donc difficilement engager une procédure à leur encontre sauf à mettre en péril leur avenir.