Le premier conseil national de la "République en Marche" se déroule ce samedi 18 novembre à Lyon. Le premier ministre Edouard Philippe s'y est exprimé.
Edouard Philippe a décoché samedi quelques flèches en direction des Républicains lors de son adresse devant le Conseil de La République en marche, en notant qu'on "ne choisit pas toujours sa famille mais on choisit ses amis".
"Il m'est arrivé d'être moins bien accueilli, dans des réunions de ce type", a lancé le Premier ministre, applaudi à son arrivée à Chassieu, en banlieue de Lyon, par les cadres de La République en marche.
"La vie est décidément étonnante. C'est avec chaleur que vous accueillez un Premier ministre qui n'est pas membre de votre mouvement. Quand d'autres avec froideur font mine de prendre acte que je ne serais plus membre du leur", a-t-il poursuivi.
Les Républicains ont indiqué fin octobre "prendre acte" du départ d'Edouard Philippe, sans que le Premier ministre n'ait réellement quitté un parti qu'il avait contribué à créer en 2002, sous le nom de l'UMP.
"Je suis sûr que vous avez remarqué les circonvolutions de ceux qui parlent de famille politique plutôt que de parti. La famille ce serait toujours respectable et le parti ce serait forcément honteux", a relevé M. Philippe. "Je ne sais pas si vous êtes un parti ou une famille politique, mais quand je vous vois je constate qu'on ne choisit pas toujours sa famille mais on choisit ses amis", a-t-il renchéri.
Dans une allocution d'une petite demi-heure, le Premier ministre a notamment fixé "trois objectifs" à La République en marche, sous les yeux du nouveau patron du parti élu quelques minutes plus tôt, Christophe Castaner.
Tout en disant se garder de "donner les enseignements de (s)on appartenance partisane, lointains souvenirs d'un monde heureusement révolu". "D'abord porter une voix forte, dans les médias et surtout dans les territoires pour défendre l'action du gouvernement. Vous êtes aussi nos lanceurs d'alerte, nos baromètres. Partout, défendez cette parole mais aussi faites-nous connaître les désarrois, les malentendus, les inquiétudes et même s'il y en a, les compliments", a-t-il lancé aux quelque 600 cadres du parti.
"Faites vivre un maillage territorial dense et durable pour préparer les prochaines échéances électorales", a-t-il poursuivi. "Et ne cessez jamais de proposer, d'innover, d'inventer, de penser le long terme, de déranger même. Les partis traditionnels meurent de ne plus avoir d'idées, ne tombez pas dans ce travers", a-t-il exhorté.
Ce qu'il pense de Christophe Castaner
Edouard Philippe a tressé les louanges samedi du porte-parole du gouvernement Christophe Castaner, vantant sa "loyauté" et son "énergie", et estimant qu'il ferait un "excellent général" à la tête de La République en marche.
"Depuis six mois je n'ai eu qu'à me féliciter de ton énergie, de ta compétence, de ta finesse et de ta loyauté la plus totale", a lancé le Premier ministre au nouveau "délégué général" de La République en marche.
"Casta c'est d'abord un accent. Un accent tonique et un accent joyeux. C'est aussi une volonté, fortement enracinée à quelque chose qui remonte très loin: la volonté de faire réussir l'équipe. Je ne sais pas s'il sera un bon délégué mais je peux vous garantir que ce sera un excellent général", a poursuivi M. Philippe devant les cadres du parti .
Rappelant qu'ils siégeaient tous deux il y a un an encore sur des bancs opposés à l'Assemblée nationale, M. Philippe chez LR et M. Castaner
au PS, le Premier ministre a souligné que "rien n'indiquait que nous serions un jour conduits à nouer une collaboration aussi étroite".
"C'est probablement une des magies du moment unique que nous vivons ensemble, que de permettre une jolie rencontre", a-t-il insisté.
Porte-parole du gouvernement et secrétaire d'Etat aux relations avec le Parlement, M. Castaner abandonnera au moins la première, si ce n'est
la deuxième de ses casquettes en prenant la tête de La République en marche, sans qu'aucune indication n'ait filtré à ce sujet.
Cela entraînera un remaniement qui devrait rester d'ampleur limitée en début de semaine prochaine.