L'observatoire régional Atmo Auvergne-Rhône-Alpes vient de publier un rapport mettant en avant les territoires dans lesquels la qualité de l'air s'est le plus améliorée entre 2019 et 2023. La palme des agglomérations revient à Lyon, devant Grenoble et Annemasse. Parmi les mesures qui ont contribué à cet état de fait, ATMO cite les aides au remplacement des vieux chauffages au bois, les zones à faible émission et les chantiers "air climat", initiatives portées par les collectivités.
C'est un podium qui fera peut-être parler lors des repas de fin d'année : celui des métropoles dont la qualité de l'air s'est le plus significativement améliorée entre 2019 et 2023. Un "top 3", dixit ATMO Auvergne-Rhône-Alpes qui met en avant Lyon, Grenoble et Annemasse.
Un effet ZFE
Parmi les chiffres positifs à retenir : la baisse de 27% en moyenne dans les grandes agglomérations, les plus exposées à la pollution de l'air, des dioxydes d'azotes (NO₂), issus principalement, dans les zones urbanisées, de la circulation automobile.
Pour expliquer cette baisse, l'observatoire avance l'hypothèse de la mise en place des ZFE (Lyon, Grenoble et Annemasse) ces zones dont l'accès est désormais interdit aux véhicules les plus polluants.
La baisse des oxydes de d'azote (monoxyde et dioxyde) est observée également dans les agglomérations et les villes moyennes (-21%), tandis que les zones les plus rurales, la part de ces émissions est davantage liée à l'activité agricole. Et de constater qu'il est donc plus difficile de mettre en œuvre des actions dans ces territoires "diffus".
Moins de jours de pollution à l'ozone, mais des concentrations plus élevées
Autre chiffre plutôt encourageant, la forte baisse du nombre de jours dans l'année où les habitants sont exposés à des taux d'ozone (O3) jugés préoccupants ("valeur cible pour la santé humaine"). Cette baisse va de -39% à -42% dans les villes moyennes et en zone rurale ou semi rurale. En revanche, les concentrations de polluants en moyenne annuelle sont en augmentation. En clair, le nombre de jour de pollution a baissé, mais l'intensité de ces épisodes augmente.
Pour mémoire, l’ozone n'est pas un polluant rejeté directement dans l’atmosphère. Il est produit à partir de la dégradation des oxydes d'azote et des composés organiques volatils sous l’effet du rayonnement solaire. Une pollution qui trouve donc son origine dans les activités humaines. Les épisodes de pollution d’ampleur nationale à l’O3 sont généralement observés de juin à août durant les périodes de fort ensoleillement
La pollution aux particules fines stagne depuis 2019
Seule véritable ombre au tableau la stagnation, voir l'augmentation de la pollution aux particules fines (PM2.5) dont l'émission est très majoritairement issues du chauffage ancien du type foyer ouvert, mais aussi dans une moindre mesure au fioul ou au gaz.
Ces poussières posent problème parce que très petites, elles pénètrent très profondément dans les alvéoles pulmonaires. Les particules ultrafines (moins de 0,1 µm) pénètrent même dans le sang.
Ce phénomène lié aux PM2.5 reste toutefois à relativiser puisque ATMO Auvergne-Rhône-Alpes explique que depuis 15 ans, cette pollution a baissé de près de 65%. Mais depuis 2019 en moyenne en AuRA, les PM2.5 ont augmenté de 6%... mis à part dans les agglos où une politique volontariste d'aide au changement de chauffage a été mise en place.
A Lyon, un plan de protection de l'atmosphère
Lyon en est un exemple avec la mise en place par arrêté préfectoral d'un Plan de protection de l'atmosphère (PPA) sur 167 communes de la Métropole, l'Ain, le Rhône et l'Isère. Il dispose par exemple l'interdiction des chauffages au bois à foyer ouvert depuis le 1er avril 2023, et la suppression d'ici à 2028 des cheminées et inserts fabriqués avant 2028. Selon la préfecture de région, le chauffage au bois génère, sur l'agglomération lyonnaise, 60 % des émissions totales de PM 2.5.