Lyon - Le personnel des Urgences psychiatriques du Vinatier tire la sonnette d'alarme

Mardi soir, près de 50 personnes étaient rassemblées devant le service médical d'accueil des urgences psychiatriques (SMAUP) du Vinatier, à Bron. Un rassemblement de soutien au personnel en grève depuis le 30 mars. Ils protestent contre leurs conditions de travail (sous-effectif, sécurité...).

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A Bron, une cinquantaine de membres du personnel des urgences de l'hôpital psychiatrique du Vinatier était rassemblé mardi soir. Une action pour demander davantage de personnel et un renforcement de la sécurité. Le personnel dénonce une dégradation des conditions de travail et des conditions de soins pour les patients.  


Urgences du Vinatier : la sécurité pointée du doigt


Dans un courrier du 28 mars, adressé à la direction de l'hôpital psychiatrique, le personnel pointe de nombreux problèmes concernant notamment la sécurité. Parmi les faits pointés, la lettre évoque pèle-mêle, "menaces de mort, tentative d’immolation en salle d’attente, menace à l’arme à feu, multiples agressions de la part des accompagnants, agitations et violences sur soignants de la part des patients, dégradations de matériel, tentatives de suicide au sein du service, interventions journalières du poste de sûreté pour nous venir en aide et parfois même des forces de l’ordre, déclarations d’accidents du travail et d’accidents d’exposition au sang par morsures, crachats, griffures…". Des faits qui se sont produits au sein du pôle d'urgence du Vinatier en "suractivité". Et de poursuivre :"ne parlons pas des insultes et incivilités quotidiennes auxquelles nous sommes exposés devant une salle d’attente surchargée, des patients qui attendent depuis des heures pour voir un médecin et des familles qui perdent le sens de la raison…". Pour le personnel signataire de la lettre, "chacune de ces situations aurait pu tourner au drame".


Suractivité et sous-effectif chronique


Le manque de personnel et de sécurité mais aussi le manque de lits sont une source de tension aux urgences psychiatriques. Dans leur courrier, les grévistes tirent la sonnette d'alarme et dénoncent des services engorgés, en sous-effectif de postes soignants. Conséquence : "des pics d’activité pouvant aller jusqu’à 38 consultations par 24h et un temps d’attente moyen de 5h". Un manque sévère de moyens matériels est aussi pointé du doigt: lits d'appoints dans les couloirs, manque de sanitaires, vétusté des locaux, manque de linge ou de produits d'hygiène...
Ils n'hésitent pas à affirmer que "les conditions d’hospitalisation sont indignes pour un service de soins". et d'avertir : "nous ne pouvons pas accepter en silence la dégradation de la qualité des soins et de nos conditions de travail."
Adeline Chemarin, Infirmière urgentiste à l'Hôpital Vinatier (Déléguée CGT) évoque des conditions de travail et d'accueil des patients dégradées - 10/9/18 ©France 3 RA


Parmi les réclamations du personnel figurent la titularisation des contractuels des urgences psychiatriques, l'embauche de personnels médicaux manquants. Est aussi réclamé le remplacement immédiat des absences pour maladie, congés maternité, accidents du travail... Concernant la sécurisation des trois unités des urgences psychiatriques, le personnel gréviste demande la sécurisation du sas d'entrée, de la salle d'attente...etc. En matière d'amélioration des conditions de travail, les réclamations portent notamment sur la mise en place d'une procédure en cas de dépôt de plainte et l'attribution d'une prime de risques spécifiques pour tout le personnel des urgences psychiatriques.
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