Le 1er juillet, Grégory Doucet a rencontré les habitants de la Guillotière, un quartier lyonnais en souffrance en raison de l'insécurité qui s'y est installée durablement. Des mesures d'apaisement ont été annoncés mais les habitants attendent des actes forts.
Les habitants du quartier de la Guillotière dans le 7e arrondissement de Lyon étaient nombreux à avoir faire le déplacement pour rencontrer Grégory Doucet, Maire EELV de Lyon ce jeudi 1er juillet. Le Palais de la Mutualité était plein à craquer. Cette réunion fait suite à 6 mois de consultation et 9 ateliers avec les habitants sur les altercations place Gabriel Péri; plus connue par les Lyonnais sous le nom de "place du Pont". Les questions étaient précises et dites avec ferveur. La détresse et le désarroi audibles.
Le maire de Lyon a présenté une cinquantaine de mesures nées de la concertation destinées à apaiser le quartier : le déplacement de certains arrêts de tramway, la démolition d'une partie du Clip (le bâtiment ciculaire construit à la place de l'ancien Prisunic), la piétonisation de plusieurs rues, moins de places de parking et plus de végétalisation "pour ouvrir l'espace". Grégory Doucet explique que le projet est de "permettre aux flux de se croiser plus facilement et non pas se confronter" tout en reconnaissant que la situation est très complexe. Il a écarté une action purement répressive expliquant que les tentatives précédentes n'avaient en aucune façon résolu durablement les problèmes. Il a cependant précisé que la présence policière allait être accrue et que l'action sur les toxicomanes serait renforcée. Des mesures en faveur du logement et des commerces ont également été annoncées.
"Si on fait d'abord la sécurité, après tout le reste pourra être mis en place."
Les riverains ont salué ces initiatives mais attendent davantage de garanties de sécurité de la part de la municipalité. Ils espèrent que des actions concrètes vont faire suite aux (très) nombreuses réunions de concertation.
Légaliser le marché de la misère
Le marché sauvage de la place Gabriel Péri, lieu de trafic et de rixes, cristallise beaucoup de questionnement. Afin de pacifier cet espace, la ville veut proposer aux vendeurs à la sauvette d'aller vers une légalisation de leur activité en misant sur un accompagnement social. Fanny Dubot, Maire EELV du 7e arrondissement, a annoncé un diagnostic individuel des marchands ambulants réalisé par le CCAS pour les aider à se construire un avenir professionnel.
Nathalie Balmot de l'association "La guillotière en colère" est très dubitative sur cette mesure en particulier.
Il y a beaucoup de contrefaçons, beaucoup de vols. Je ne suis pas sure que des personnes qui dépouillent quelqu'un pour aller revendre sur une place soit Ok pour se mettre dans la légalité et faire un marché de brocante.
De son côté, le maire de Lyon a réaffirmé sa conviction que la solution était dans "la mutualisation des actions". "Il faut faire de la répression, de la prévention. Il faut agir sur le commerce, sur les mesures sanitaires, sur l'accompagnement social... et c'est en combinant toutes ces actions que l'on va pouvoir avoir des résultats pas simplement tangibles mais aussi durables. Le coup de l'évacuation, une fois, un soir, des gens qui sont là avec une présence facile de quelques cars de CRS, ça marche le temps de la présence du car de CSR et une fois qu'ils sont partis, on l'a déjà vu, les personnes reviennent".
En quittant la réunion, l'équipe municipale a assuré que les riverains seront associés aux prochaines décisions et précisé le calendrier de la mise en place. Dès la rentrée, des mesures d'apaisement devraient être engagées sur le terrain.