La Commission Nationale du Débat Public a rejeté, mercredi 28 avril, une requête de parlementaires de LREM sur le plan de transports de la métropole de Lyon. Le projet de construction d'un téléphérique prévu dans ce plan, contesté, ne sera donc pas soumis au débat public, mais à une concertation.
Un obstacle en moins pour le projet de téléphérique porté par les verts à Lyon. La Commission Nationale du Débat Public (CNDP) a rejeté, mercredi 28 avril, une requête de parlementaires d'En Marche, qui demandaient un débat sur le plan de transports de la métropole de Lyon. Ils s'opposent notamment à la construction du téléphérique, prévu dans ce plan.
Demande "non recevable"
12 parlementaires macronistes avaient déposé cette demande, mais la commission estime qu'elle n'est pas recevable. "Les parlementaires ont listé différents projets mais qui ne constituent pas un seul et même projet sur le plan juridique. Il est donc impossible de faire un débat public sur l'ensemble de ces projets puisque cet ensemble juridique n'existe pas", explique Chantal Jouanno, présidente de la CNDP. "On aurait bien aimé que les grands Lyonnais soient consultés sur l'ensemble des projets pour qu'ils aient une vision globale des projets de transports du mandat", a regretté Cyrille Isaac-Sibille, député Modem du Rhône, à l'origine de la saisine. Dans un communiqué, le vice-président délégué du Sytral, Jean-Charles Kohlhaas (EELV,) salue la décision de la CNDP, en qualifiant une saisine "purement électoraliste" pour "instrumentaliser le débat citoyen, à quelques semaines des régionales".
Concertation à minima
Selon les projets du président de la Métropole de Lyon, Bruno Bernard (EELV), un téléphérique doit relier les communes de l'ouest lyonnais au quartier de Gerland, fin 2025, avec l'ambition de transporter entre 20 000 et 25 000 voyageurs par jour. Ce projet symbole suscite une certaine opposition dans les communes concernées et chez les riverains potentiellement survolés. "Le Sytral nous a déjà saisis concernant le projet de transports par câble lors d'une précédente séance et une concertation avec garant est prévue à l'automne 2021", explique à ce sujet Mme Jouanno. Moins contraignante que le débat public car menée par le maître d'ouvrage, la concertation avec garant devrait soumettre à l'avis des citoyens plusieurs tracés.
Le métro E abandonné
Ce projet entre également en concurrence avec la promesse de l'ancien maire de Lyon et candidat malheureux à la tête de la métropole, Gérard Collomb, d'une nouvelle ligne de métro (Ligne E) desservant l'ouest lyonnais, et qui faisait jusque-là l'objet d'un consensus politique. "Les écologistes ont mis de côté le métro E car ils savent qu'ils ne seront pas capables de l'inaugurer sous leur mandat. Ils veulent des réalisations visibles et rapides à montrer", estime M. Isaac-Sibille, taclant un "téléphérique cosmétique".
En décembre 2020, le Sytral, autorité organisatrice des transports lyonnais, a voté un plan d'investissements de 2,55 milliards d'euros sur 5 ans, soit le double du montant investi sur la période précédente. Ce coup d'accélérateur a été impulsé par l'écologiste Bruno Bernard, président du Sytral et de la métropole.