Le procès, peu fréquent, d'un cas d'homicide conjugal, s'ouvre ce jeudi 6 février. Une femme de 55 ans, est jugée à Lyon pour le meurtre de son mari. Après 10 ans de mariage, le couple était en instance de divorce. Elle a "vu rouge" lorsque son mari lui a annoncé "la quitter définitivement.
C'est un cas d'homicide conjugal, qui est jugé ce jeudi 6 février, par la cour d'assise de Lyon (Rhône). Une femme une femme de 55 ans est accusée d'avoir asséné à son mari de nombreux coups de couteau en 2017 à Thizy (Rhône).
Après dix ans de mariage, le couple sans enfant était alors en instance de séparation. "J'ai tué mon mari, il a voulu partir !", a-t-elle lancé aux gendarmes lorsqu'ils sont arrivés au domicile du couple. La victime gisait dans le garage.
L'autopsie a dénombré 37 plaies sur le corps de la victime, dont 26 sur la zone thoracique.
L'aide-ménagère a expliqué qu'elle avait "vu rouge" lorsque son mari lui a annoncé qu'il l'a quittait définitivement. A l'audience, elle décrit un mari qui tenait fréquemment des "propos durs et insultants", se moquant notamment de sa corpulence. Quelques jours avant le crime, elle l'avait suivi et découvert qu'il logeait chez une maîtresse. Plusieurs témoins ont décrit sa "détresse". "Je pensais franchement qu'elle allait se suicider", a témoigné à la barre un de ses employeurs.
Au début du procès, l'accusée a décrit son enfance, marquée par des abus sexuels commis par son père et son oncle. Elle dit avoir subi des viols, durant plusieurs années. Sa soeur cadette a confirmé les agressions sexuelles qu'elle a aussi endurées. Les deux soeurs disent qu'une plainte a été déposée par leur mère, sans qu'elles n'aient connu la suite donnée.
L'accusée dit avoir passé son enfance dans "la saleté", ce qui a provoqué un caractère "maniaque", selon elle. Elle a souffert de surpoids et n'a pas pu avoir d'enfants. Elle a été mariée à trois reprises. "Je ne comprends pas ce qui a pu se passer, le temps qu'on a vécu ensemble il n'y a jamais eu de problème", a déclaré au procès son premier mari.
Les expertises mentionnent un sentiment d'abandon qui a pu jouer dans son passage à l'acte, mais ne retiennent pas d'altération de son discernement.
Le procès est prévu pour durer deux jours. Elle encourt la réclusion criminelle à perpétuité pour meurtre par conjoint.