Le président de la région va lancer un plan d'aide de 8 millions d'euros à l'attention des commerçants dont les boutiques ont été vandalisés ou leur chiffre d'affaires affecté en raison du mouvement des "gilets jaunes".
Alors que les commerçants espèrent un fonds d’urgence, Laurent Wauquiez, le président de la région vient à leur rescousse. Plus de deux mois après le début du mouvement, nombre de commerçants se plaignent des difficultés rencontrées à cause de la mobilisation dans les centres urbains des Gilets jaunes, avec des déprédations ou tout simplement l’impossibilité de laisser leurs boutiques ouvertes pour la vente.
Qu’ils aient été dégradés ou fermés pour cause de manifestations, certains commerces ont du mal à se remettre. Avec des soldes qui semblent plus moroses qu’à l’habitude, il n’en fallait pas plus pour que le président de la région lance un plan d’aide. Une façon aussi de reprendre la main dans une actualité qui ne lui a pas profité.
Une enveloppe de huit millions d'euros devrait être débloquée : deux millions pour les réparations urgentes et des investissements impératifs, six millions pour la reconstitution de trésorerie. Les magasins vandalisés les samedis de manifestation pourront donc demander des « subventions » à la région pour effectuer leurs travaux. Par ailleurs, le plan prévoira la mise en place d’un prêt à taux zéro, la Région se portant caution. Ce dernier a été dévoilé ce lundi depuis un magasin de la Presqu’île lyonnaise. Il sera attribué aux commerces dont le chiffre d’affaires a été touché par les événements de ces dernières semaines, entre-autres à Saint-Etienne où de nombreux débordements ont eu lieu.
De son côté, Jean-François Debat, le président du groupe PS et Démocrates, reconnaît qu'une aide est nécessaire. Mais il se "méfie des effets d'annonce". Car pour être opérationnel et équitable, il y a beaucoup d'opérations de contrôles et de vérifications à faire.
"Il faut d'abord cibler les villes où les clients, les consommateurs ne viennent plus." Ces villes qui ont beaucoup souffert depuis novembre, "victimes de violences récurrentes et régulières." A ce titre, il n'est pas contre une implication de la Région. Encore faut-il, selon lui, définir les modalités de travail et la manière d'instruire les dossiers.
Pour le maire de Bourg-en-Bresse, il serait logique de se baser sur le savoir-faire des mairies pour déterminer les sommes qui seront allouées. "Elles interviennent déjà dans certains dédommagements financiers lors de la conduite de gros chantiers urbains. Et savent évaluer les manques à gagner des points de vente sur des bases réalistes", ajoute Jean-François Debat.