Lyon : Le Ministre de l’Intérieur ne rencontrera pas les riverains en colère

Gérald Darmanin inaugure en fin de journée l’Hôtel de police du 8e arrondissement et souhaite échanger avec les effectifs de Lyon et Givors. Les riverains des collectifs en colère de Lyon et Villeurbanne ont sollicité une entrevue. Ce dernier a décliné évoquant des contraintes d’agenda.

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Ils souhaitaient dire leur exaspération mais l’invitation lancée au Ministre de l’Intérieur à participer à un temps d’échange n’a pas eu l’écho espéré. Dans un courrier adressé le 5 octobre et co-signé par le président de Région Laurent Wauquiez, les collectifs en colère de Lyon et Villeurbanne alertent le ministre sur le sentiment d’insécurité qu’ils ressentent dans leurs quartiers respectifs.

 

Le cabinet de Gérald Darmanin a fait savoir que son emploi du temps ne lui permettait pas d’organiser une rencontre. Le ministre rend visite ce jeudi 7 octobre aux policiers de Lyon et Givors et son temps est compté.

Marc Petrosa, membre du Comité d’Intérêt Local Gerland-Guillotière-Jean Macé fait partie des signataires de la lettre. Frustré de ne pouvoir rencontrer le ministre il dit ressentir un sentiment d’abandon : « Cela fait 20 ans que j’habite, à Gerland et c’est fou comme le 7e arrondissement a changé. On n’avait pas ces points noirs qui gangrènent notre arrondissement. Ca fait des années qu’on alerte les différentes municipalités sur les problèmes de sécurité mais rien ne se passe… La venue de Gérald Darmanin nous permettait de nous exprimer. Nous voulions l’alerter sur ce qui se passe dans nos arrondissements ».

Nathalie Balmat, présidente de l’association La Guillotière en colère ne nourrissait pas de grands espoirs sur la possibilité d’échanger avec le ministre.  Presque fataliste elle raconte son dépit de voir son quartier empêtré dans l’insécurité : « Il y’a des actions qui sont faites quotidiennement par les services de police mais on voit bien que ça ne suffit pas. Je ne peux toujours pas traverser la place Gabriel Péri tranquille. Il y a des gens qui se font voler leurs portables, arracher leurs chaînes et ça quotidiennement …Après on fait malheureusement la Une tout le temps, plusieurs fois par semaine. On s’est dit qu’il (Gérald Darmanin) allait peut-être en prendre conscience. Non et bien tant pis ! Pour lui ce n’est pas assez grave ».

Sur Twitter un autre collectif, Presqu'île en colère, se désole de ne pas avoir pu rencontrer le ministre.

 

Wauquiez signe la lettre, Doucet demande des renforts à Darmanin

Faute de pouvoir rencontrer le ministre, un échange avec le préfet délégué à la Défense et à la Sécurité a été proposé aux riverains. Ces derniers n’ont pas donné suite : « Nous rencontrons régulièrement le préfet. La venue de Darmanin, c’était l’occasion d’avoir une tribune nationale » explique Marc Petrosa.

Les collectifs de riverains se veulent apolitiques et se composent de personnes aux sensibilités de tous bords. Pour autant, c’est bien l’entête de la Région qui figure sur le courrier. Laurent Wauquiez, cosignataire de la lettre se positionne aux côtés de ces habitants : « La Région Auvergne-Rhône-Alpes est prête à contribuer aux dotations en équipements des forces de l’ordre qui seraient nécessaires pour répondre à ces enjeux essentiels pour les habitants » et de tacler la municipalité en place : « Si nous sommes sensibles aux efforts qui ont été engagés, nous ne pouvons-nous satisfaire d’une situation que la Ville de Lyon refuse par ailleurs de prendre en considération ».

De son côté, le maire de Lyon refuse la « politisation » du sujet et se félicite d’avoir recruté 39 policiers municipaux depuis le début de sa mandature, d’avoir augmenté le budget dédié à la prévention de 40% et de réaliser un audit afin d’optimiser l’utilisation des 571 caméras de vidéo protection de la ville.

Il entend aujourd’hui demander à Gérald Darmanin de nouveaux renforts : « Je vais l’interroger sur l’affectation des policiers nationaux à Lyon parce qu’il nous annonce une augmentation des effectifs. L’augmentation des effectifs se fait sur la circonscription de sécurité publique qui intègre Lyon et d’autres communes … Que l’on augmente les effectifs de la police nationale sur la circonscription soit mais combien de policiers nationaux vont être dédiés, affectés à Lyon ? J’ai demandé déjà au préfet que soient affectés en plus grand nombre des policiers nationaux dans le commissariat du 3e arrondissement, j’attends des précisions du ministre de l’Intérieur sur ce sujet. Annoncé des chiffres globaux c’est très bien mais c’est territoire par territoire que les choses se jouent ».

Faute de pouvoir rencontrer les élus nationaux, les riverains sont assurés que leurs difficultés alimentent les reflexions des élus locaux.

 

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