Le Théâtre National Populaire de Villeurbanne est occupé par un collectif d'intermittents du spectacle, comme d'autres sites de la région. Les manifestants réclament notamment la réouverture des lieux culturels.
La colère était déjà bien palpable à Lyon dans le milieu culturel il y a deux semaines lors de l'enregistrement des Victoires de la Musique Classique: la Ministre de la Culture avait reçu une délégation d'intermittents du spectacle. Aujourd'hui le mouvement s'est organisé à un échelon supérieur.
"Nous occupons à l’intérieur, pour qu’il se passe des choses à l’extérieur"
Depuis vendredi 12 mars, c'est dorénavant l'occupation qui est choisie comme moyen de lutte: le TNP, Théâtre National Populaire de Villeurbanne a été "réquisitionné" par les intermittents réunis au sein d'un collectif pour faire entendre leur voix.
"Nous occupons pour obtenir la prolongation de l'année blanche sur les droits au chômage" explique un communiqué du Collectif Unitaire 69, "pour obtenir l'abandon définitif de la réforme de l'assurance-chômage qui va réduire les allocations de plus de 800.000 chômeurs, jusqu'à les diviser par deux, pour obtenir la réouverture des lieux culturels puisque des protocoles sanitaires validés scientifiquement existent, pour obtenir un plan de financement massif de soutien à l’emploi dans le secteur culturel, notamment pour l’insertion professionnelle des étudiant-es."
Le collectif explique aussi qu'ils agissent: "pour retrouver un peu de joie, d'espoir, de volonté de résister, de sortir, de manifester (...). Nous occupons à l’intérieur, pour qu’il se passe des choses à l’extérieur. Pour que l’expression des artistes donne à tout le monde l’envie de s’exprimer. Le gouvernement nous bouche l'horizon: rouvrons-le, occupons!"
Une autre action a eu lieu à la Médiathèque de Vaise à Lyon. Une dizaine d'intermittents du spectacle occupent la salle de spectacle Le Fil, à Saint-Etienne, depuis le mercredi 10 mars.
Une vingtaine de salles occupées
Le mouvement affirme vouloir faire pression sur le gouvernement pour obtenir notamment la réouverture des lieux culturels, fermés depuis le 30 octobre pour cause de pandémie, et une nouvelle prolongation, au-delà d'août, des droits des intermittents du spectacle. Au moins 21 salles étaient occupées vendredi soir à travers toute la France. L'année blanche, annoncée en mai dernier par Emmanuel Macron, correspond à la prolongation des droits d'indemnisation jusqu'au 31 août pour les intermittents arrivant en fin de droits entre le 1er mars et le 31 août. Mercredi dernier, la ministre de la Culture Roselyne Bachelot avait jugé "inutiles" et "dangereuses" ces occupations. Jeudi, le gouvernement a débloqué 20 millions d'euros supplémentaires en soutien au monde de la culture.