C'est une audience solennelle sous tension qui s'est tenue vendredi 24 janvier au palais de justice de Lyon. 500 avocats ont accueillis les participants, président du tribunal et procureur en tête, dans un silence glacial. En ligne de mire : la réforme des retraites.
C'est une "marée noire" de quelque 500 avocats qui a accueilli vendredi 24 janvier dans le silence, les participants à l'audience solennelle de rentrée du tribunal judiciaire de Lyon. Ce rassemblement avait évidemment pour objestif protester contre la réforme des retraites présentée en conseil des ministres ce même jour.
Robes noires arborant le rabat rouge, symbole du mouvement, le poing - ganté de blanc - levé pour certains, les avocats du 2e barreau de France sont venus en nombre dans la salle des pas perdus former une haie au milieu de laquelle policiers, gendarmes, élus et représentants de l'État étaient contraints de passer. (suite après la photo)
"Destruction massive des avocats", "Mensonge d'État, les avocats ne survivront pas", "70.000 à ne pas comprendre", "Avocats, magistrats, même combat", pouvait-on lire sur les pancartes brandies à la vue des arrivants.
Le président du tribunal, Thierry Polle, et le procureur de la République, Nicolas Jacquet, ont remonté la file sans un mot pour rejoindre la salle d'audience, dont l'accès était plus contrôlé qu'à l'accoutumée. (suite après la photo)
Affichant son soutien aux avocats, Véronique Drahi, représentante du Syndicat de la magistrature, a regretté que les responsables de la juridiction n'aient rien dit "sur une mobilisation inédite des barreaux en France et les perturbations du fonctionnement de la justice" liées à la fusion des tribunaux d'instance et de grande instance - qui - selon elle- rallongent encore certains délais de traitement.
Une motion remise au tribunal
En début d'audience, le bâtonnier du barreau de Lyon, Serge Deygas, a pu cependant remettre au tribunal la dernière motion du Conseil national des barreaux (CNB) sur la réforme des retraites.
Le CNB, qui a rencontré jeudi soir le Premier ministre Edouard Philippe et déploré qu'il n'y ait eu "aucune nouvelle proposition", doit décider samedi de la suite du mouvement.