Lyon : Nicolas Jacquet nouveau Procureur de la République prend ses fonctions dans un tribunal surchargé

Le nouveau procureur de la République de Lyon a pris ses fonctions au cours d'une audience solennelle au Tribunal de Grande Instance.
Nicolas Jacquet a fixé parmi ses priorités : la lutte contre le crime organisé, les trafics de drogue et la radicalisation. 

Qui est Nicolas Jacquet? 

Le successeur de Marc Cimamonti a pris ses fonctions de procureur de la République lors d'une audience solennelle au tribunal de grande instance de Lyon le 5 février.
Nicolas Jacquet, ancien collégien de la Croix-Rousse, n'a pas caché un réel enthousisame de rejoindre la juridiction lyonnaise.
Procureur depuis 14 ans, il a été nommé à Bergerac, Angoulême, Poitiers puis Rennes. 

Son parcours l'a également emmené au service du premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, mais aussi au Ministère de la Justice à la direction des affaires criminelles et des grâces, puis auprès du procureur général de Paris, en tant que secrétaire général. 
 

Ses priorités 

Le nouveau procureur de Lyon a affirmé vouloir"être un combattant acharné du crime organisé". Il a insisté sur la lutte contre les trafics de stupéfiants, la traite d'être humains et le démantèlement des réseaux. 
Il a également ajouté "Nous devons faire vivre le dispositif de reconquête républicaine. Vous me trouverez sur le terrain pour lutter contre la radicalisation".

Nicolas Jacquet a cependant reconnu "une crise des ministères publics"et une inadaptation des moyens aux missions qui s'accumulent. "Il y a un risque de rupture des Parquets" a-t-il affirmé en rappellant que les deux tiers des magistrats quittent leurs fonctions après quinze ans d'exercice."


Les chiffres inquiétants du tribunal de Lyon 

Le président du Tribunal, Thierry Polle, a cloturé l'audience en rappelant que le TGI de Lyon avait traité 19 000 affaires civiles en 2018.
Un chiffre auquel vont venir s'ajouter selon lui 15 000 dossiers en 2019 du fait de l'application de la loi de modernisation de la justice du XXIe siècle.
15 000 dossiers venus de neuf départements, pour... seulement 13 agents qui ont rejoint le pôle social désormais intégré au TGI de Lyon.


1000 dossiers pour un magistrat 

Ces problèmes de sous-effectifs touchent la plupart des services. Un juge d'application des peines par exemple, doit en moyenne suivre 1 000 mesures à lui seul. "Peut-on attendre d'un juge d'application des peines qui suit 1 000 condamnés de prévenir tout risque de récidive ? " a interrogé T. Polle avant de conclure en se disant "convaincu que malgré les difficultés systémiques, la juridiction lyonnaise est soucieuse d'assurer le service public de la justice." 

Plusieurs syndicats devant la salle, demandent le report du projet de loi de réforme de la justice 


Réunis devant la salle d'audience, 8 syndicats différents réaffirmaient leur ferme opposition au projet de loi porté par la ministre de la Justice Nicole Belloubet. "Depuis plus d'un an, magistrats, greffiers, fonctionnaires et avocats lyonnais dénoncent de manière unanime un texte qui sacrifie, bien au-delà de nos seules conditions de travail, l’accès de tous à la justice, la qualité du débat judiciaire, les libertés individuelles et les droits de la défense."

Véronique Drahi, déléguée régionale du Syndicat de la Magistrature, relate qu'une délégation a été reçue à l'issue de l'audience par Valérie Malbec, Secrétaire générale du ministère de la Justice. "On a été reçu par politesse mais il est anormal que ce projet d'ampleur n'ait pas été évoqué dans les discours des chefs de juridictions."
 
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