A l'heure de l'enterrement de l'A45, un autre rude débat s'annonce à Lyon : celui des péages urbains, bientôt rendus possibles par la loi. La mesure qui autoriserait les mairies à faire payer l'entrée de leur commune aux voitures se trouve dans l'avant-projet de loi d'orientation sur les mobilités.
Va-t-il falloir payer 5 euros pour rentrer dans Lyon en voiture ? La question va sans doute se poser dans les mois et années à venir. A l'heure où l'on annonce la mort de l'A45, et où Gérard Collomb -dans sa conférence de presse post-ministère de l'intérieur- parle des attentes des lyonnais en terme de réchauffement climatique, l'avant-projet de Loi LOM (Loi d'orientation sur les mobilités) va faire parler.
La dernière version du texte dévoilé par le site d'info web Contexte prévoit d'autoriser les collectivités à faire payer jusqu'à 2,5 euros pour les agglomérations de plus de 100 000 habitants, et jusqu'à 5 euros pour celle plus de 500 000 habitants ... dont Lyon.
Le tarif qui pourrait être appliqué dans le futur aux camions désirant rentrer dans les centre urbains est lui à multiplier par 4, soit 20 euros pour Lyon.
Moins de voitures, moins de pollution
La logique, c'est de diminuer le flux de circulation et de pollution dans les centres urbains en taxant leur accès, ce que le texte désigne sous l'appellation "tarif de congestion".La décision de mettre en place -ou non- ce péage dans les villes sera prise par de l'Autorité organisatrice de la mobilité (AOM), qui percevra les montants ainsi collectés.
"Aucune collectivité n'a manifesté son souhait de le faire"
Techniquement dans le cas de Lyon, c'est le SYTRAL qui l'autorité organisatrice des transport pour le Rhône et l'agglomération lyonnaise. C'est la seconde autorité organisatrice de transport en France après Ile-de-France Mobilité.Pour l'heure, le quotidien le Figaro révèle qu'au Ministère on tempère l'intérêt autour de cet avant-projet de loi, précisant "qu'aucune collectivité n'a exprimé son souhait de mettre en place le tarif de congestion", "c'est un outil mis à leur disposition".
"C'est une ouverture possible"
Côté élus de la Métropole de Lyon ou de la mairie, c'est le silence radio. On mesure sûrement l'intérêt de la chose, mais aussi la difficulté à l'appliquer sans se mettre -un peu plus- à dos les automobilistes.Du côté des écologistes, Pierre Hemon, conseiller à la Métropole de Lyon issu des rang d'Europe Ecologie-les Verts (EELV), explique que "c'est un sujet potentiellement intéressant", et qu'il "appartient à la Métropole de lancer différentes études", conscient qu'il est de l'aspect sensible des choses.
"C'est une ouverture possible", mais l'élu de préciser que l'avant-projet de loi doit être analysé en profondeur. Là, plus qu'ailleurs sans doute, le diable pourrait se cacher dans les détails.