La route Centre-Europe Atlantique (RCEA) qui permet de relier l'Est de la France à la façade atlantique transite par la Saône-et-Loire. D'importants travaux de mise à 2x2 voies se poursuivent, permettant la mise en sécurité de cet axe européen majeur. Une majorité des opérations de la phase 2 touchent à leur fin. Point d'étape sur ces travaux.
En cette fin d'année 2024, les travaux d'aménagement de la Route Centre-Europe Atlantique commencés en 2013 de mise en 2x2 voies ont bien progressé.
Phase 1 achevée
La Dréal (direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement) assure les missions de maîtrise d'ouvrage sur le réseau routier non concédé (routes nationales gérées par la direction interdépartementale des routes) de la région Bourgogne-Franche-Comté.
Ces travaux étaient indispensables à la mise en sécurité de cet axe, longtemps surnommé la "route de la mort" à cause du grand nombre d'accidents qui s'y sont produits. La RCEA porte sur la branche Nord 26 750 véhicules par jour (dont 4 450 poids lourds) et sur sa branche Sud 15 300 véhicules par jour (dont 2 700 poids lourds).
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Les travaux de la phase 1 d'aménagement se sont achevés en 2020, représentant un montant de 197,5 millions d'euros pour 35 kilomètres d'aménagements.
Une phase 2 bien avancée
Xavier Curely, chef de service adjoint "transport-mobilité" à la Dréal BFC détaille les travaux de la phase 2 : "Cela a débuté en 2019 et déjà 4 tronçons sont déjà en service" (en vert sur la carte ci-desus). Ces quatre tronçons mis en service entre 2021 et 2023 représentent un montant global de 80 millions d'euros.
Mais pour Xavier Curely, "l'événement en 2024, c'est la mise en service de 3 nouvelles sections : Montceau-Génelard, Palinges-RD25 et Brandon-Clermain qui représentent 15 km de route". Ces trois opérations représentent un coût d'un montant de 120 millions d'euros.
La traversée de Blanzy encore en chantier
Il reste encore deux chantiers importants de la phase 2, dont la traversée de Blanzy : "En ce moment, il y a des portions d'échangeurs qui sont coupées sur Blanzy. C'est un chantier complexe car il se situe en grande partie en zone urbaine. La mise en service est attendue fin 2025. On voit quand même qu'on commence à voir le bout de ce chantier-là, la mise en service pourrait même être avancée."
L'autre chantier en cours est la zone "Clermain-Sainte Cécile" pour une mise en service "attendue début 2026".
Une dernière opération fait partie de la phase 2 et se trouve en fin d'études, les travaux sont prévus en 2025 : "C'est la section "La Fourche-Col des Vaux" qui représente 9 kilomètres sur la branche Sud de la RCEA", précise Xavier Curely. "Avec la durée des travaux, on attend une mise en service fin 2029. C'est une grosse opération de près de 90 millions d'euros."
Pour conclure, Xavier Curely résume : "On voit le bout de la phase 2 qui permettra de voir la RCEA en 2x2 voies sur sa traversée en Saône-et-Loire." Le budget total de la phase 2 représente près de 400 millions d'euros.
Une phase 3 en cours d'élaboration
Néanmoins, une phase 3 d'aménagement se profile, le programme détaillé et le plan de finacement sont toujours en discussion. Xavier Curely précise qu'il y a un projet "qui attire l'intérêt des co-financeurs, c'est la dénivellation du giratoire Jeanne-Rose, celui qui fait la liaison entre la RN 79 et la RN 80 au niveau de Montchanin. Cette phase sera nécessaire pour aller vraiment au bout de l'aménagement de la RCEA."
Egalement dans cette phase 3, "dans les programmes nationaux de modernisation, il y a des questions d'amélioration des tronçons existants en deux fois deux voies".
Moins d'accidents
Hormis les améliorations de fluidité de trafic, les études faites par le CEREMA (Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement) en 2020 sur l'ensemble de l'itinéraire de la RCEA avaient permis de constater que le niveau de sécurité sur les sections en 2x2 voies était comparable aux autres 2x2 voies du réseau national, et que ce niveau était deux fois supérieur aux sections bidirectionnelles de la RCEA.
La présence du séparateur central permet d'éviter les chocs frontaux
L'explication est fournie par Xavier Curely : "C'est principalement la présence du séparateur central sur la mise en 2x2 voies qui permet d'éviter les chocs frontaux. Les sens sont séparés, les véhicules vont dans le même sens. Même s'il y a un fort trafic de poids lourds, les accidents n'ont plus des conséquences aussi graves. C'est l'élément très négatif avec la RCEA sur ses portions bidirectionnelles, avec un trafic qui comporte beaucoup de poids lourds."
L'axe européen que constitue la RCEA porte un taux de poids lourds approchant les 20 % de son trafic total.